Avec l’adoption de l’article 34, qui vise à renforcer le rôle du comité d’alerte concernant le suivi infra-annuel de l’ONDAM et l’évaluation des hypothèses, nous assistons véritablement à la mise en place d’une maîtrise comptable. On ne peut pas le dire autrement !
La maîtrise médicalisée, on a vu ses effets. Les objectifs fixés par le Président de la République relativement aux ONDAM futurs ne pourront se traduire que par une restriction de plus en plus dure de l’accès aux soins.
Si l’on considère que cette maîtrise comptable tendra à s’affirmer de plus en plus – c’est ce que je pense et nous l’avons vu au travers des résultats de 2010 ainsi que des prévisions pour 2011 –, deux conséquences seront inévitables.
La première sera le transfert d’une partie des charges sur les mutuelles, sur les assurances complémentaires santé. Ce mouvement est d’ailleurs déjà amorcé. Jusqu’à présent, les Français avaient pris soin de souscrire à des régimes complémentaires de niveaux différents. Or, on s’aperçoit qu’il est de plus en plus difficile de maintenir ces régimes, compte tenu des hausses annoncées. En 2010, la moyenne de ces hausses a été de 5 %, ce qui signifie que les valeurs extrêmes sont bien supérieures !
La seconde conséquence sera, dans le même temps, l’augmentation des restes à charge, qui pèsent de plus en plus sur les assurés.
Bien que l’on nous affirme – c’est certainement vrai – que notre régime de protection sociale est l’un des plus performants en Europe, nous constatons année après année que l’efficacité de ce système décroît.
Voilà pourquoi nous ne pouvons être d’accord avec ce que prévoit l’article 34 et pourquoi nous nous y opposons. Nous pensons en effet que, compte tenu des décisions prises, ce sont les assurés sociaux qui trinqueront.