Intervention de Isabelle Pasquet

Réunion du 26 octobre 2011 à 21h30
Sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé — Article 18, amendements 45 18

Photo de Isabelle PasquetIsabelle Pasquet :

Nous avons déjà évoqué, lors d’une explication de vote sur un amendement relatif à l’application du principe de précaution que nous avions déposé, la question de la publicité pour les vaccins, à propos du Gardasil.

L’amendement n° 45 vise à rétablir, aux termes de son objet, « la publicité, institutionnelle ou non, sur les vaccins ». Cette proposition est justifiée par des motifs de santé publique et par l’argument selon lequel l’interdiction de la publicité sur les vaccins telle que prévue à l’article 18 serait contraire à la réglementation européenne.

Nous contestons cette analyse et considérons pour notre part que cet amendement tend, d’abord et avant tout, à répondre aux attentes des exploitants, qui ont su jouer sur l’émotion du public et des peurs légitimes pour imposer leurs volontés.

Si nous nous sommes opposés à une disposition favorisant la publicité sur le Gardasil, c’est parce que nous sommes très réservés sur ce vaccin. Il faut dire que le laboratoire exploitant suscite le doute en affirmant qu’il s’agit d’un vaccin contre le cancer du col de l’utérus, alors qu’on sait qu’aucun vaccin ne protège des cancers. Le Gardasil protège en réalité les femmes contre le papillomavirus, qui peut provoquer – mais ce n’est pas systématique – un cancer du col de l’utérus.

En outre, l’efficacité de ce vaccin est loin d’être démontrée. Il présenterait même certains risques. Selon un article de la journaliste Virginie Belle paru le 10 octobre dernier, l’AFSSAPS aurait recensé 351 victimes et établi que le taux d’effets indésirables graves s’élève à 8, 1 cas pour 100 000 vaccinations. Cet article apporte par ailleurs la précision suivante : « On sait que seules 1, 5 million de femmes ont été vaccinées, les jeunes filles recevant pour la plupart d’entre elles trois doses de vaccin. Aussi, le taux d’effets indésirables graves (EIG) est en fait de 23, 4 pour 100 000 femmes. […] À titre de comparaison, le taux d’incidence du cancer du col de l’utérus est de 6, 4 pour 100 000 femmes en 2010. »

Il semblerait donc que le risque d’être victime d’effets secondaires graves après une vaccination soit près de trois fois plus important que celui d’être atteinte d’un cancer du col utérin.

C’est sans doute pour cette raison que le Gardasil fait l’objet d’un suivi particulier et que vos services l’ont placé sous surveillance, monsieur le ministre, à l’instar de cinquante-huit autres médicaments potentiellement dangereux.

Vous conviendrez, mes chers collègues, que, compte tenu de ces éléments, singulièrement de l’action du ministre de la santé, nous ne pouvons que nous opposer à une mesure permettant, au nom de la santé publique, la publicité sur un vaccin placé sous surveillance pour des raisons de santé publique !

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