Intervention de Jean-Paul Virapoullé

Réunion du 23 juin 2011 à 15h00
Loi de finances rectificative pour 2011 — Articles additionnels après l'article 17 quater

Photo de Jean-Paul VirapoulléJean-Paul Virapoullé :

La mandature qui s’achève a été caractérisée par une action gouvernementale qui a permis de changer l’approche et le regard de la métropole sur l’outre-mer, ainsi que l’approche et le regard de l’outre-mer sur la métropole.

Nos départements étaient en effet considérés comme une charge. L’excellent ministre de l’outre-mer que fut M. François Baroin – il ne s’agit pas de le flatter, mais de témoigner d’un vécu – sait que nous aimerions bien nous inscrire dans un pari gagnant-gagnant avec l’État. La mère patrie a œuvré, pendant des décennies, au fil des gouvernements de toutes tendances, pour que l’outre-mer, ancienne colonie, entretienne un rapport d’égalité avec la métropole.

Aujourd’hui, on veut gagner la bataille de l’égalité économique et de la dignité par le travail. Pour ce faire, il faut mettre en valeur nos ressources : celles de la pêche dans l’océan Indien, des hydrocarbures en Guyane, et, plus globalement, celles des hommes.

Je salue les amendements déposés par nos collègues de Guyane. Permettez-moi, à ce propos, d’évoquer une anecdote : quand je suis arrivé en Guyane, à Kourou, j’ai demandé à mes interlocuteurs combien leur rapportaient les milliards que je voyais s’envoler vers le ciel. Ils m’ont répondu « rien, excepté un développement limité de la zone ».

J’estime qu’une telle approche ne permet pas de valoriser l’outre-mer par rapport, d’une part, à l’ensemble de nos compatriotes de métropole et, d’autre part, aux besoins des ultramarins en matière de politiques publiques.

Je le sais, on ne vote pas une loi approximative qui devra être, par la suite, précisée. Mes collègues décideront de l’avenir de leur amendement. S’ils le maintiennent, je le voterai, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur. Je tiens en effet à envoyer un signal à l’ensemble de l’outre-mer. Je lui dirai que le Gouvernement et le Sénat ont décidé, ce soir – c’est nouveau –, que l’outre-mer est un partenaire économique intégré au développement national. Je lui dirai qu’une part de nos richesses reviendra à la nation, qui nous a beaucoup donné et à laquelle nous tenons à « renvoyer l’ascenseur ». En matière d’hydrocarbures, nous parlons non pas de milliers d’euros, mais de millions et peut-être de milliards ! Je lui dirai également que, dans le cadre de la décentralisation qui permet aux collectivités locales de s’administrer librement, les collectivités régionales ayant la charge de gérer cette ressource ont reçu, ce soir, un signal fort.

Bien sûr, lorsque l’exploitation aura débuté, nous pourrons adopter des dispositions plus précises. Mais je tiens beaucoup à ce signal, parce que je suis un militant du travail, de la dignité et de la responsabilité, comme beaucoup d’entre vous ici.

Ce signal permettra à la population d’attendre avec moins d’impatience les décisions futures. Tel est mon point de vue.

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