La quatrième et dernière caractéristique, comme nous l'avions dit à l'époque, en prenant maintes précautions oratoires, est la surdélinquance des jeunes issus des milieux de l'immigration. Que n'avons-nous pas alors entendu ! Nous ne traduisions pourtant que le constat que nous avions fait en consultant les mains courantes dans les commissariats.
À cet égard, permettez-moi de citer ce qu'écrivait le 4 décembre 2001 le père Christian Delorme, le curé des Minguettes, dans Le Monde : « En France, nous ne parvenons pas à dire certaines choses, parfois pour des raisons louables. Il en est ainsi de la surdélinquance des jeunes issus de l'immigration, qui a longtemps été niée, sous prétexte de ne pas stigmatiser. On a attendu que la réalité des quartiers, des commissariats, des tribunaux, des prisons impose l'évidence de cette surreprésentation pour la reconnaître publiquement. Et encore, les politiques ne savent pas comment en parler ».