Intervention de Jacques Peyrat

Réunion du 13 septembre 2006 à 21h30
Prévention de la délinquance — Suite de la discussion d'un projet de loi

Photo de Jacques PeyratJacques Peyrat :

En effet, il est nécessaire de prévenir tout conflit éventuel, susceptible de naître entre les différents intervenants : le préfet, qui arrête un plan de prévention ; le conseil général, qui intervient dans l'aide sociale ; les communautés d'agglomération ou de communes, qui mettent en place des contrats locaux de prévention ; le conseil régional, qui agit sur la formation et sur la sécurisation des transports ; enfin, naturellement, l'autorité judiciaire, dans son rôle de sanction, mais aussi d'aide à la prévention.

Les maires ne peuvent que se réjouir des facilités mises en place en matière de gestion urbaine immobilière. Elles seront des aides précieuses pour prévenir les conditions dans lesquelles la délinquance des plus jeunes peut se développer.

Sur le volet touchant à la responsabilité des familles, je voudrais, monsieur le ministre, non pas exprimer une réserve, mais lancer un appel à la prudence. En effet, on ne rétablira pas l'autorité parentale si on ne la responsabilise pas. L'aide sociale est une matière délicate et il faut saluer les efforts des personnes qui y sont engagées. Il faut, en particulier, éviter que l'État, la commune, les services sociaux, etc. ne soient tentés de se substituer en tout et pour tout aux parents.

Les mesures que vous proposez vont dans le bon sens, mais, je le répète, l'assistance doit être un soutien destiné à permettre aux parents de recouvrer le plus tôt possible le sens de la responsabilité et, partant, leur autonomie.

Bien entendu, je me réjouis que la loi prévoie de permettre à des associations de saisir la justice en cas de provocation, voire d'incitation par voie de presse à la violence, sexuelle ou autre. Il suffit de se rendre dans n'importe quel point de vente de journaux pour s'apercevoir que la pornographie s'étale ostensiblement.

Toujours sur le même sujet, je voudrais souligner la prolifération alarmante, que j'ai constatée dans les maisons d'arrêt que je fréquente, du phénomène appelé « gothique » et se revendiquant souvent comme « sataniste ». Les publications, les musiques et les textes hyperviolents - incitations au meurtre, au suicide, à des actes de barbarie, aux profanations de sépulture - sont diffusés à de jeunes adolescents jusqu'alors sans problème.

Nous devons prendre la mesure de ce phénomène, car de telles images, de tels mots d'ordre, ne sont pas neutres ; ils ne peuvent que contribuer, à un âge où les jeunes cherchent leur place, à exciter des comportements délinquants qui pourraient devenir criminels.

Moderniser la lutte contre les messages violents passe par une prise en compte sérieuse de ces réalités, qui ne sont pas anodines.

Pour ce qui regarde le traitement de la délinquance, le renforcement de la sanction accompagnée de l'éducation et de la réparation des préjudices causés, le texte est équilibré et n'appelle, de ma part, aucune critique.

Monsieur le ministre, maîtriser la délinquance, notamment juvénile, est une impérieuse nécessité. En effet, un pays qui constate que sa jeunesse est violente, déprimée, sans illusion, voire sans espoir sur le monde dans lequel elle va devoir entrer, ...

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