Intervention de Roland Courteau

Réunion du 19 octobre 2004 à 21h45
Droits des personnes handicapées — Article additionnel après l'article 1er bis, amendement 403

Photo de Roland CourteauRoland Courteau :

Ma crainte est que l'on se contente de ce qui n'est en fait qu'un artifice pour se dispenser de mettre en oeuvre une véritable politique de prévention. Tout cela ne remplacera pas, en effet, la mise en place d'une véritable politique de prévention, plus globale et plus efficace que celle qui est actuellement en vigueur.

Quelques-uns de mes collègues et moi-même sommes favorables à une réelle prévention, entamée sur les bancs de l'école, du collège, du lycée, et inscrite dans les programmes scolaires, c'est-à-dire le plus en amont possible. En effet, interrogeons-nous : lorsqu'une jeune fille constate qu'elle est enceinte de quatre ou cinq semaines, voire plus, n'est-il pas déjà trop tard, si son mode de vie a laissé à désirer durant les jours qui ont précédé ?

Or, aujourd'hui, médecins et infirmières scolaires vous diront que, faute de personnels en nombre suffisant ou de moyens pédagogiques, les objectifs sont très loin d'être atteints.

Je le répète encore une fois : « oui » à l'organisation de campagnes nationales d'information à destination des femmes enceintes, comme nous l'avons décidé ici même au mois de juillet dernier. Mais réfléchissons également à d'autres moyens permettant de faire passer l'information : les pharmaciens, lors de la vente des tests de grossesse, les médecins, lors de l'établissement du certificat prénuptial, ou encore la mention d' un message d'information sur les carnets de grossesse.

Observons également, mes chers collègues, ce qui se passe à l'étranger, comme au Canada, plus précisément au Québec, où l'ensemble des partenaires, y compris les producteurs, ont mis sur pied, par l'entremise d'Educ'alcool, une série de programmes d'information, de prévention et d'éducation pour aider jeunes et adultes à prendre des décisions responsables et éclairées face à la consommation d'alcool. Outre Educ'alcool, participent à cette opération le collège des médecins et le ministère de la santé. Cela est certainement bien plus efficace que de voter une disposition législative faisant obligation de mentionner sur l'étiquette de telle ou telle boisson, par exemple le vin, son caractère dangereux.

Le vin, une nouvelle fois, se trouvera dans le collimateur de ses détracteurs - et il n'en manque pas dans cet hémicycle -, puisque, contrairement à ce qui se fait en Espagne, aucune disposition législative ne le distingue des alcools durs tels que la vodka, le gin ou le whisky.

Je rappelle, mes chers collègues, que les viticulteurs sont prêts à s'engager financièrement dans des campagnes de prévention.

L'amendement qui nous est proposé ne remplacera pas, je le répète, une véritable politique de santé publique, fondée sur la prévention et l'information dès les bancs de l'école et s'attaquant aux causes profondes de l'alcoolisme que sont les conditions de vie, de logement, la détresse, le chômage. Mais tout cela est autrement plus difficile à mettre en oeuvre et a un coût. Ceci explique peut être cela.

En conclusion, je dis « oui », avec quelques uns de mes collègues, à toute politique d'information et de prévention réelle et efficace, et « non » à tout artifice destiné à y suppléer. A l'instar de certains de mes collègues, je ne voterai donc pas l'amendement n° 403 rectifié.

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