Intervention de Jean-Pierre Godefroy

Réunion du 21 octobre 2004 à 22h15
Droits des personnes handicapées — Intitulé du projet de loi, amendement 408

Photo de Jean-Pierre GodefroyJean-Pierre Godefroy :

Je ne me fais aucune illusion sur le sort de l'amendement n° 408. Je serai donc bref.

Conformément aux voeux du Président de la République, le devoir de la collectivité comme de chacun est aujourd'hui de changer son regard sur le handicap et les personnes handicapées.

L'enjeu de ce projet de loi devrait être, pour les prochaines décennies, d'impulser une nouvelle politique du handicap en France - nous nous y essayons au demeurant - qui puisse s'articuler avec les politiques des autres pays européens.

Nous déplorons, nous l'avons déjà dit, la conception du handicap que semble porter le Gouvernement. A cet égard, ce n'est malheureusement pas la nouvelle rédaction de l'article 1er adoptée à l'Assemblée nationale et sensée, selon vos termes, madame la secrétaire d'Etat, mieux reconnaître l'évolution de la notion de handicap en donnant « une définition qui prenne mieux en compte l'environnement que ne le faisait le texte voté par le Sénat » qui permettra une réelle orientation dans cette direction, tant la mention ajoutée est restrictive.

Vous connaissez déjà notre point de vue, mais je le répète car il y aura une autre lecture à l'Assemblée nationale !

Alors qu'il ne nous est plus possible de limiter le handicap à son aspect médical et de le réduire ainsi à la personne sans tenir compte de son environnement, vous persistez dans votre refus.

Pour nous, privilégier une approche « personnaliste » plutôt qu'« environnementale » est tout sauf anodin. Cela tient d'un véritable choix politique, qui ressort d'ailleurs de l'architecture du texte comme de son contenu, en révélant une conception du handicap bien plus tournée vers l'assistanat que vers la reconnaissance de droits pleins et entiers. Or cette conception est tout simplement à l'opposé de celle que demande les personnes handicapées.

Aujourd'hui, il faut se battre non plus sur le terrain de l'intégration, mais sur celui de la reconnaissance et de l'adaptation de la société aux besoins de la personne en situation de handicap.

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