Intervention de Jean-Pierre Bel

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Jean-Pierre BelJean-Pierre Bel :

… et à désapprouver ce texte. Vous devriez écouter ce qui se dit dans vos départements, comme nous le faisons !

Ainsi, une mère de famille ariégeoise m’a écrit la lettre suivante, pour attirer mon attention sur son cas :

« Je suis née le 22 juillet 1953. J’ai eu quatre enfants : temps partiel pendant des années et congé parental pour le troisième et le quatrième.

« Mais je suis tombée gravement malade après une période de chômage qui m’a amenée en fin de droits… Du coup, je n’ai que l’allocation aux adultes handicapés : mon taux reconnu est de 50 % à 79 %.

« J’ai dû faire face en même temps à un divorce et je suis dans une situation précaire (300 euros de soins non remboursés par mois). […]

« Je vais toucher très peu : 700 euros à… 67 ans !

« Pourquoi la tranche de 50 % à 79 % de handicap n’est-elle pas reconnue au niveau de la retraite ? […]

« Je vais subir la triple peine :

« Le fait d’avoir voulu malgré tout faire l’effort de travailler, bien que malade, la peine de ne pas avoir eu le réflexe de me mettre en maladie, car j’avais l’espoir de trouver malgré tout un emploi, et la troisième peine de ne voir personne cotiser pour moi.

« De ce fait, je n’ai pas l’invalidité sécu, mais juste l’AAH… […]

« À quoi ça sert d’être basculée automatiquement à la retraite à 60 ans ou 62 ans, si c’est pour perpétuer cette précarité ? Je ne tiendrai jamais jusqu’à 67 ans. […]

« M. Woerth doit toucher du doigt ce que précarité veut dire : soins non remboursés, 45 euros d’ostéopathie tous les deux mois ; réflexologie plantaire, 30 euros la séance, non remboursée, bien que sur mon protocole de soins. »

J’en arrive à la question qu’elle pose, monsieur le ministre : « Vais-je avoir le droit de finir ma vie dignement, moi qui ai donné quatre contribuables à la France, et qui me suis sacrifiée pour les amener vers de bons emplois ? » Monsieur le ministre, il vous appartient de lui répondre.

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