Intervention de Bernard Laporte

Réunion du 17 novembre 2008 à 10h00
Questions orales — Avenir de la gynécologie médicale

Bernard Laporte, secrétaire d’État chargé des sports, de la jeunesse et de la vie associative :

Monsieur le sénateur, vous avez bien voulu interroger Roselyne Bachelot-Narquin sur la question de la gynécologie médicale.

Les gynécologues médicaux, qui sont environ 2 000 sur le territoire national, sont très inégalement répartis : entre zéro et vingt pour 100 000 femmes selon les départements. Leur effectif est ainsi de 260 à Paris, alors qu’il est nul en Lozère ou en Corse du sud.

Il faut le rappeler : les gynécologues médicaux n’assurent pas à eux seuls le suivi des femmes pour les problèmes gynécologiques, la contraception, la prévention et le dépistage. Les médecins généralistes et les gynécologues obstétriciens assurent également, chacun dans son champ de compétence, cette prise en charge.

Il convient aussi de souligner l’activité des centres de planification et d’éducation familiale, qui dépendent des conseils généraux et qui, dans toute la France, participent à la prise en charge de femmes en situation difficile. Ils ont assuré en 2007 environ 700 000 examens cliniques.

Les études de l’assurance maladie font observer qu’au-delà de la pratique des 2 000 gynécologues médicaux, environ 1 800 gynécologues obstétriciens ont abandonné leur activité chirurgicale et d’accoucheur pour réaliser uniquement des consultations médicales et prennent donc des patientes en charge. D’autres encore ont une activité partagée.

Il apparaît donc que la prise en charge gynécologique des femmes en France est le fait de professionnels issus de cursus qui peuvent être différents. Néanmoins, le champ de l’exercice médical dans ce domaine est très large, depuis le renouvellement d’une contraception orale, l’éducation, jusqu’à l’orientation et le suivi d’une patiente atteinte d’un cancer gynécologique, en passant par l’encadrement du dépistage. Il n’est donc pas surprenant que différents professionnels y concourent.

Le nombre de professionnels se consacrant â la santé des femmes n’est donc pas en baisse et, s’agissant de la prise en charge du cancer du sein, la ministre de la santé a montré récemment son attachement à une politique de prévention et d’information qui s’appuie sur tous les professionnels de santé.

La spécialité de gynécologie médicale qui est enseignée aujourd’hui a changé de sens. Elle forme des spécialistes de haut niveau sur la pathologie endocrinienne et tumorale gynécologique, ainsi que sur la fertilité. Une partie du cursus est partagée avec les gynécologues obstétriciens. Pratiquement tous ces spécialistes se destinent à un exercice hospitalier très particulier. Cette filière repensée offre des débouchés hospitaliers plus restreints, ce qui explique que le nombre de postes soit davantage limité. Pour autant, le nombre de gynécologues de ville ou de praticiens se consacrant à la santé des femmes n’est pas en baisse, du fait des transferts d’activité, notamment de l’obstétrique.

Par ailleurs, comme vous le savez, le numerus clausus des études médicales a été progressivement relevé et il y aura, en 2011, plus de 7 000 internes supplémentaires, qui se repartiront dans les différentes spécialités.

Enfin, je rappelle que le projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » prévoit de favoriser une meilleure répartition géographique des postes d’internes, selon les spécialités et en fonction des besoins de chaque région. Roselyne Bachelot-Narquin sera très attentive à faciliter la correction des différences de répartition qui ont été évoquées.

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