Intervention de Dominique de Villepin

Réunion du 20 janvier 2005 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Force d'intervention rapide européenne

Dominique de Villepin, ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales :

Monsieur le sénateur, face à cette catastrophe du tsunami de l'Océan indien, notre réaction a été en effet très rapide.

Dans les jours qui ont suivi, notre sécurité civile a dépêché cent cinquante sapeurs-pompiers civils et militaires qui sont intervenus à la fois au Sri Lanka et en Indonésie. A Meulabo, un hôpital de campagne est actuellement en place et a déjà pratiqué plus de 1 100 interventions.

C'est dire à quel point nous nous sommes mobilisés pour répondre à la souffrance des populations.

Mais nous sommes aussi très conscients de la nécessité de prendre la pleine mesure d'une telle catastrophe, ce qui suppose que nous agissions à l'échelon européen. C'est la raison pour laquelle la France propose la constitution d'une force européenne d'intervention rapide.

Pour être efficaces, il nous faut agir selon trois axes.

Nous devons d'abord nous doter d'une capacité de planification, d'un noyau capable de réfléchir à la meilleure façon d'organiser les actions communes, d'un coordinateur européen capable de prévoir les choses. C'est un aspect tout à fait essentiel.

Le deuxième axe implique la nécessité de mutualiser l'ensemble des moyens européens, de faire en sorte qu'ils puissent converger vers le même but, ce qui suppose d'introduire une interopérabilité beaucoup plus grande entre eux.

Nous avons pris l'initiative d'avancer dans ce sens dans le domaine des feux de forêts : un exercice a eu lieu l'année dernière dans les Bouches-du-Rhône ; un nouvel exercice sera effectué dans la Drôme pour se préparer contre le risque technologique.

Le troisième axe répond à l'exigence de mener une réflexion, peut-être à plus long terme, sur la constitution d'un noyau dur de capacités communes, que ce soit en matière de transports ou dans le domaine médical, avec, par exemple, la construction d'un hôpital de campagne. Nous devons être prêts à agir dans la durée, ensemble, avec des moyens communs.

Vous le voyez, monsieur le sénateur, il s'agit là d'un axe fort de la France et de sa diplomatie, et je soumettrai cette proposition à nos partenaires dès la semaine prochaine, à Luxembourg, lors du Conseil Justice et affaires intérieures.

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