En effet, nous connaissons une situation de pénurie de foncier. La rareté faisant la cherté, aujourd'hui le prix du foncier, là où la demande existe, a été multiplié par trois, voire par quatre, en dix ans !
Dans mon département, les familles modestes qui pouvaient accéder à la propriété voilà dix ans ne le peuvent plus à l'heure actuelle. Un terrain qui valait 100 000 francs il y a dix ans vaut aujourd'hui 400 000 ou 500 000 francs !
Certaines familles qui, malgré tout, veulent accéder à la propriété, ce qui est légitime, construisent une maison moins chère que le terrain lui-même ! Et je passe sous silence, mes chers collègues, les conséquences de ce choix en termes d'entretien et les difficultés auxquelles ces familles peuvent se trouver confrontées.
Il en va de même, d'ailleurs, pour les organismes d'HLM : le coût du foncier augmente en effet pour tout le monde ! Que font alors ces organismes ? Ils font leurs comptes, constatent qu'il faut combler un différentiel et se tournent alors vers les collectivités, lesquelles se trouvent alors étranglées.
Je ne vous cache donc pas, monsieur le ministre, que je suis extrêmement inquiet : si nous ne prenons pas de dispositions fortes, voire dérogatoires à cet égard, nous ne pourrons intégralement mettre en oeuvre les propositions que vous nous faites aujourd'hui. Mais ce n'est pas à l'occasion de l'examen de ce texte, je l'ai bien compris, que de telles dispositions pourront être prises.
Nos concitoyens veulent vivre autrement, ils veulent une qualité de vie ; ils veulent, pour beaucoup d'entre eux, accéder à la propriété, mais ils ne peuvent pas le faire.