Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, j'essaierai de ne pas être trop « spécial » dans mon rapport, et je voudrais rassurer M. le ministre : l'importance d'un budget et d'une action gouvernementale ne se mesurent heureusement pas à la fréquentation de l'hémicycle ! La qualité qui est ici rassemblée y pourvoira largement !
Dans le débat public, il revient au rapporteur d'interroger le ministre et, naturellement, de lui faire part des observations de la commission au nom de laquelle il rapporte.
Je voudrais d'abord dire que c'est un très beau budget. Il concerne un Français sur cinq. Plus de 12 millions de nos compatriotes les plus jeunes se trouvent, en effet, sous l'autorité du monde scolaire.
Par ailleurs, c'est un budget qui, au-delà de l'action de l'Etat, associe de très nombreux partenaires. Je pense en particulier aux collectivités locales, communes, départements et régions ; je pense naturellement aux partenaires de l'enseignement au sens large, mais également aux familles, sans l'implication desquelles la réussite en matière d'enseignement est à peu près impossible.
J'ajoute que l'examen de ce budget survient au moment où vous présentez, monsieur le ministre, un projet de loi d'orientation d'ensemble qui se propose de restituer une finalité à l'enseignement, à l'enseignement secondaire en particulier.
Ce projet, tel que nous le connaissons actuellement, suscite beaucoup d'intérêt. J'ajoute qu'il a recueilli la sympathie de la commission, car il pose un certain nombre de problèmes à la solution desquels nous sommes très attachés.
J'évoquerai notamment cette idée d'un socle commun, qui permet de reconstituer un patrimoine intellectuel partagé par l'ensemble de nos jeunes compatriotes, patrimoine de connaissances, de comportement, de culture et d'éducation.
Cette idée serait complétée par ce nouveau brevet, si intéressant : les efforts des élèves ont besoin d'être reconnus, et non sanctionnés, par un diplôme mérité.
Le deuxième thème qui a retenu l'intérêt de la commission des finances, en raison même de notre implication sur le terrain économique, c'est l'idée de répondre à une question simple : pourquoi amener 80 % d'une classe d'âge au baccalauréat ?
Vous nous dites que la moitié de ces jeunes doit pouvoir suivre une formation supérieure très large, très ouverte, qui aille de la filière post-baccalauréat d'insertion aux études les plus longues.
Au moment où l'on s'aperçoit que, dans la compétition internationale, seule la valeur ajoutée permettra aux Français, et d'une manière générale aux Européens de l'Ouest, de maintenir leur pouvoir d'achat et leur place dans le système économique mondial, l'investissement formation et l'investissement formation supérieure constituent assurément un devoir absolu, afin de servir un modèle social auquel nous sommes attachés.
Un troisième point a retenu l'attention de la commission des finances dans votre projet : le suivi des élèves en difficulté. Dans une démographie déclinante - il faut avoir le courage de rappeler ce fait -, nous n'avons pas le droit de gâcher l'avenir des jeunes, de compromettre leurs possibilités.
Trop souvent encore, en dépit de la bonne volonté des enseignants, de l'engagement des élèves, du soutien des parents, notre appareil de formation laisse sur le bord du chemin de très nombreux jeunes.
L'actualité parisienne, ce sont les embouteillages dus aux manifestations. Il faudra d'ailleurs se poser un jour la question : les capacités d'accueil de la capitale sont-elles adaptées à l'expression publique ? Ne conviendrait-il pas de mettre en place une sorte de déambulatoire public, qui permettrait à la ville de continuer à vivre, pendant que d'autres se compteraient sur ce déambulatoire.