Monsieur le sénateur, l'importance de l'école primaire et de l'école maternelle n'est pas à démontrer.
Je proposerai d'ailleurs, dans la loi d'orientation, à la fois un renforcement de la grande section de maternelle dans la préparation des apprentissages fondamentaux et une réorganisation de l'école primaire à travers cette idée de la définition du socle des compétences et des connaissances fondamentales.
Je proposerai également la mise en place, dès le début de l'école primaire, des évaluations et des contrats individuels de réussite éducative pour réduire considérablement les échecs qui sont aujourd'hui beaucoup trop nombreux en sixième et que l'on constate au collège.
Vous m'avez interrogé sur les classes uniques, qui ont toujours été considérées comme des classes difficiles dans lesquelles il faut, au sens plein du terme, pourvoir à tout : enseigner dans toutes les disciplines, surveiller les temps de récréation ou de cantine, gérer les affaires de l'école.
Les études que nous avons sur ce sujet - elles ne sont pas très récentes - convergent toutes pour mettre en évidence des facteurs très favorables aux classes à plusieurs niveaux, parmi lesquels on peut citer une scolarité plus régulière, moins de retard et un peu plus d'avance scolaires en moyenne que dans les écoles qui comportent des classes à un seul cours.
Quant aux risques de redoublement en classe de sixième - vous en avez parlé - ils sont presque deux fois moins élevés.
Enfin, les performances réalisées par les élèves des classes à plusieurs niveaux aux évaluations nationales en français ou en mathématiques, en CE 2 et en sixième, sont équivalentes ou légèrement supérieures à celles de leurs camarades de caractéristiques identiques des classes à un seul niveau. C'est encore plus net en mathématiques qu'en français.
Je ne vois donc aucune raison de condamner ces classes à plusieurs niveaux, qui peuvent très souvent être une réponse pour maintenir le service public de l'éducation nationale dans les petites communes.
J'en viens à l'éducation physique et sportive. Les professeurs des écoles doivent l'enseigner et ils sont, en principe, formés pour cela. Certes, ils font souvent appel à des intervenants extérieurs, parfois mis à disposition par les collectivités locales. Il nous faut donc améliorer et renforcer leur formation.
Au collège, le sport, qui est la deuxième discipline en nombre d'heures, est pris en compte pour le brevet, via le contrôle continu, et le restera. J'indique, pour faire taire les rumeurs qui circulent sur ce sujet, que c'est aussi une matière importante pour le baccalauréat, et qu'elle le restera.
Mon souhait est évidemment de maintenir une implication très forte de l'éducation nationale dans ce domaine qui est essentiel pour le développement et pour l'épanouissement des élèves.