Monsieur le sénateur, c'est avec beaucoup de respect et d'admiration que je pense aux Français expatriés qui soutiennent l'influence de notre langue et de notre culture dans le monde. La question de l'enseignement français à l'étranger est donc très importante pour notre pays.
Je voudrais rendre hommage au travail que vous avez effectué et au rapport que vous avez remis au Premier ministre. Il répond à la question très difficile des nouvelles ressources possibles profitant aux lycées français à l'étranger.
Pour ce qui concerne le comité « enseignement français à l'étranger » que vous appelez de façon plus générale « enseignement international », je veillerai, lors de la révision des programmes, à l'issue du vote du projet de loi d'orientation sur l'école, à ce que le contenu international de l'enseignement soit bien pris en compte comme vous le souhaitez. A ce titre, un passage de la loi est explicitement consacré à l'international.
Parmi les autres questions particulières que vous me posez, vous reconnaîtrez que certaines ne relèvent pas tout à fait de mon champ de compétences, notamment lorsqu'il s'agit de certaines ressources financières.
Je voudrais vous rappeler, s'il en est besoin, que l'enseignement français à l'étranger est placé sous la responsabilité diplomatique, administrative et financière du ministère des affaires étrangères. Ce dernier ouvre, gère et administre les établissements français à l'étranger. La tutelle lui incombe exclusivement.
Vous m'avez interrogé sur l'installation d'un vice-président représentant le ministère de l'éducation nationale au sein du conseil d'administration de l'AEFE. Je n'y suis pas hostile ; c'est pourquoi, sur ce point, je vous propose que nous ouvrions la discussion avec mon collègue chargé des affaires étrangères.
Les établissements d'enseignement très souvent de droit local perçoivent des droits de scolarité de la part des parents d'élèves et emploient des enseignants rémunérés par le ministère des affaires étrangères, détachés des cadres du ministère de l'éducation nationale, parmi d'autres enseignants issus du recrutement local. Pour autant, le ministère de l'éducation nationale est impliqué de par son expertise propre dans l'enseignement français à l'étranger et exerce une autorité de nature pédagogique.
J'attache ensuite une importance particulière aux jeunes titulaires d'un baccalauréat passé dans les établissements de l'AEFE ; c'est pourquoi je souhaite que leurs demandes d'inscription dans les universités métropolitaines soient traitées prioritairement de telle sorte que l'investissement réalisé par leur famille et par la France profite à notre pays.
Je suis favorable, lorsqu'il est possible, à un aménagement plus européen de l'enseignement dans un certain nombre de pays, notamment là où se mettent en place des organisations communes de la représentation des différents pays européens. Je propose d'ailleurs, dans cet esprit, que l'on utilise le plus souvent possible les baccalauréats binationaux ou les baccalauréats européens, qui peuvent constituer un élément de réponse à cette préoccupation.
Enfin, monsieur le sénateur, je souhaite ajouter que, lorsque les circonstances l'exigent, le ministère de l'éducation nationale met tout en oeuvre en faveur du sauvetage scolaire des élèves et des enseignants touchés par une crise. C'est ainsi, vous le savez, que nous n'avons rien négligé pour accueillir, en urgence et dans les meilleures conditions possibles, me semble-t-il, les élèves et les enseignants rapatriés de Côte d'Ivoire.