Alors que les revenus financiers - encore eux ! - augmentent chaque année de manière considérable, il en va autrement des minima sociaux, dont je parlais à l'instant.
Le Gouvernement refuse obstinément tout relèvement de ces minima. En effet, nous explique-t-il, une hausse qui rapprocherait trop sensiblement les minima sociaux - en particulier l'allocation spécifique de solidarité - des salaires les plus bas aurait pour effet de détourner du travail une partie de la population. Il s'agit d'ailleurs d'un argument maintes fois rabâché qui, en période de hausse constante du chômage, ne manque pas de sel !
Pourtant, des financements pourraient être trouvés pour la revalorisation des minima sociaux, notamment par l'augmentation de l'ISF, l'impôt de solidarité sur la fortune, avec l'intégration des biens professionnels dans l'assiette de cet impôt, ou encore par l'instauration d'une taxe sur les mouvements de capitaux ou, de manière générale, par la taxation des revenus financiers.
Mais le Gouvernement est loin d'emprunter cette voie, puisque l'ISF vient tout juste d'être allégé au bénéfice des plus aisés. Pendant ce temps-là, certains se battent pour « joindre les deux bouts » à la fin du mois, et leurs minima sociaux stagnent. Qui plus est, comme je l'ai déjà dit il y a quelques jours lors de la discussion générale, il ne faudrait pas oublier les mesures d'allégement et les cadeaux fiscaux en faveur des familles ayant un employé à domicile. Cela ne concerne que 30 000 personnes, mais nul doute que, à Neuilly ou à MarnelaCoquette, ces mesures vont faire un tabac...
Le Gouvernement aurait pourtant tout à gagner à faire de la revalorisation des minima l'outil d'une véritable politique de relance. C'est ce que nous vous proposons avec cet amendement, qui a toute sa place dans ce texte relatif, je le rappelle, à la cohésion sociale.