Monsieur le président, madame le ministre, messieurs les secrétaires d’État, mes chers collègues, le texte qui nous est soumis aujourd’hui est important. Pour ma part, je ne vous parlerai que des points concernant l’attractivité du territoire. D’autres sujets seront évoqués dans la discussion des articles, mais j’ai préféré concentrer mon propos.
En ma qualité de membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, ainsi que de vice-présidente du groupe France-Arabie saoudite-Pays du Golfe, présidé par Philippe Marini, j’ai une assez longue expérience de ces questions, ayant accompagné le sénateur Daniel Goulet en mission pendant près de huit ans.
Pour défendre ce dossier de l’attractivité, il faudrait à tout le moins que la moitié du Gouvernement soit sur ces bancs, car l’attractivité du territoire est une action transversale, interministérielle et, si possible, coordonnée.
L’attractivité de notre pays commence aux portes de nos ambassades. Nous devons veiller au recrutement de nos postes consulaires et de nos ambassades. Chaque année, lors du vote du budget du ministère des affaires étrangères, je fais le même constat, comme d’autres avant moi, et je pose les mêmes questions.
Pourquoi envoyer des ambassadeurs non arabisants dans les pays arabes et ceux qui parlent arabe en terre anglophone ?
Pourquoi de très brillants ambassadeurs qui parlent des langues rares sont-ils confinés dans des ministères comme conseillers diplomatiques alors que le terrain les appelle ?
Quels sont les critères de sélection pour nos postes d’expansion économique et surtout pour des postes d’attachés culturels ?
Nous savons à quel point les relations culturelles et universitaires sont essentielles au soutien des relations économiques. On ne dira jamais assez les effets majeurs de l’implantation de la Sorbonne, du Louvre à Abu Dhabi ou de Saint-Cyr en Arabie Saoudite.
Daniel Goulet avait coutume de dire à cette tribune que notre action extérieure n’était pas une agence de recyclage pour des personnels en mal d’exotisme, pour des parlementaires ayant perdu leur circonscription ou pour d’anciens ministres par ailleurs notoirement non anglophones propulsés au plus haut d’organisations internationales.
J’ai plaisir à le citer, car rien n’a changé dans ce domaine : la France d’après est bien celle d’hier et d’avant-hier sur ce point !
Compétences linguistiques et culturelles, obligations de résultats : voila qui devrait améliorer de beaucoup les chiffres de notre commerce extérieur.
Si nous continuons de faire comme nous avons toujours fait, nous aurons ce que nous avons toujours eu, soit un commerce extérieur qui enregistre 38 milliards d’euros de déficit !
Qu’en est-il maintenant de l’information sur notre politique d’attractivité ?
L’attractivité, c’est aussi, on l’a dit, une fiscalité attrayante. Mais comment répercuter l’information ?
Les exemples sont nombreux de pays à forte capacité contributive dont les ressortissants n’ont aucune information quant aux possibilités d’investissements en France et où le moindre conseil fiscal est simplement inexistant.
J’ai déposé un amendement par lequel je propose de créer, en partenariat avec les professionnels français – les barreaux, les experts-comptables et les commissaires aux comptes – un pool de consultants volants qui officierait dans les postes ciblés à forte capacité d’investissements ; je pense aux pays du golfe Persique, mais aussi à certains partenaires importants comme la Chine et l’Inde.
Il s’agit d’une mesure de simple bon sens, la chose du monde la moins bien partagée !