Il s’agit d’une disposition européenne qu’il faudra régler dans le cadre de la présidence française, qui est déjà bien chargée. Nos amis anglais ont résolu cette question : c’est leur ambassadeur qui se déplace muni d’une valise et recueille lui-même les empreintes digitales.
J’ai sollicité de Brice Hortefeux qu’une mesure similaire soit appliquée. Il m’a répondu, le 20 juin dernier, par la négative. Pourtant, cette question est absolument incontournable et il faudra trouver une solution.
Le quatrième point que je souhaite aborder a trait aux outils de notre action extérieure.
Notre boîte à outils du commerce extérieur est mal rangée. Elle contient trop d’outils et ils sont mal coordonnés.
Une réforme d’UBIFRANCE, que nous évoquerons au détour d’un article, sera sûrement l’occasion de débattre de cette question.
Par ailleurs, que faisons-nous de l’Agence française pour les investissements internationaux, l’AFII ?
J’ai souligné au début de mon intervention que la transversalité et la cohérence étaient nécessaires à l’action extérieure de l’État.
Or 0, 2 % de nos élèves apprennent l’arabe, 0, 5 % étudient le russe. Comment préparer une génération d’acteurs compétitifs dans ces conditions et pourquoi ne pas utiliser l’excellent Centre de formation interarmées, le CIFAR, situé à Strasbourg, comme centre de formation linguistique interministériel ? C’est une proposition que d’autres avant moi ont faite.
La réalité, c’est que, sans une vraie politique d’attractivité économique de notre territoire, certaines de nos Alliances françaises continueront d’utiliser le slogan « it’s so chic to speak french » pour leur campagne d’adhésion, mais uniquement pour faire du shopping dans les grandes avenues de Paris et chez les couturiers, et sûrement pas pour investir en France !
Parmi les outils de notre rayonnement, je n’oublie pas l’audiovisuel extérieur, mais j’y reviendrai lorsque nous discuterons de l’article 37 ter.
Comment faire comprendre et partager à l’étranger notre action politique et l’attractivité de notre territoire sans diffusions en langues étrangères ? Vous ne pouvez pas ignorer que RFI supprime aujourd’hui des postes de journalistes en farsi, en arabe et en bien d’autres langues. C’est un non-sens, c’est une fausse économie de plus qui nous coûtera cher !
Madame le ministre, messieurs les secrétaires d’État, pour que l’équipe « France » soit au complet, il faut aussi qu’elle puisse compter sur les Parlementaires.
Cette diplomatie parlementaire, dont le président Poncelet, est un acteur infatigable, s’exerce aussi dans le cadre des groupes d’amitié, qui constituent un relai et un atout important, mais elle est, hélas, négligée ! Ce n’est certes pas Philippe Marini qui me démentira.
Nous travaillons tous au rayonnement de la France, avec nos moyens et avec notre caractère. Nous souhaitons tous que l’équipe « France » gagne. Nous attendions avec beaucoup d’impatience ce débat qui débute aujourd’hui, même si l’urgence a été déclarée. J’aurais pour ma part souhaité que l’hémicycle soit un peu plus rempli alors que nous abordons un sujet important.
Monsieur Marini, lors du vote du projet de loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République, vous vous êtes emporté à juste titre, faisant montre d’une ire légitime et cinglante contre ceux qui souhaitaient conserver quelques privilèges fiscaux et autres niches ! Notre action extérieure, fer de lance de l’attractivité des territoires, est engluée dans des mentalités, des habitudes et autres archaïsmes qui sont autant de « niches ».
Je pense que nous sommes nombreux sur ces travées à souhaiter que sur ce sujet, madame le ministre, messieurs les secrétaires d’État, nous puissions unir nos efforts et réussir à rendre à la France la place qu’elle n’aurait jamais dû perdre !