Intervention de Adrien Gouteyron

Réunion du 14 mai 2008 à 16h00
Politique étrangère de la france — Suite d'un débat organisé à l'initiative d'une commission

Photo de Adrien GouteyronAdrien Gouteyron :

Dans les heurts actuels, qui rappellent les pages sombres de ce pays, c’est l’autorité de l’État et d’un gouvernement qui est défiée. La souveraineté du Liban reste visiblement pour certains insupportable.

Monsieur le ministre, confrontés aux troubles actuels, vous avez choisi jusqu’à présent la discrétion. Je ne vous le reproche pas. Vous avez privilégié l’attente, celle des résultats de la médiation de la Ligue arabe. Vous avez sans doute raison. Mais notre politique se mesurera à nos succès, à notre contribution à la concorde civile, alors que 18 000 Français vivent au Liban et que notre armée y est déployée. La prudence passée, il ne faudra pas hésiter, si c’est nécessaire, à mobiliser la communauté internationale tout entière, car la paix au Liban n’est pas seulement un enjeu de politique intérieure pour ce pays, c’est aussi un enjeu régional, pour la Méditerranée, pour le monde arabe, et un enjeu international pour le dialogue des civilisations.

Dans cette perspective, face à l’urgence des crises que le monde traverse, je tiens à dire ce que représente le Livre blanc, exercice terre à terre s’il en est, qui ne doit pas être un contrefeu à la révision générale des politiques publiques voulue par le Président de la République.

Pour cet exercice de prospective, dont la finalité doit être bien définie, deux écueils doivent être évités.

Le premier écueil est la facilité qui tendrait à une réduction de la voilure, qui ferait de l’action extérieure de l’État une variable d’ajustement budgétaire en faisant supporter aux 10 milliards d’euros annuels, correspondant à cette mission essentielle, les coupes que d’autres ministères s’ingénient à éviter, au prix d’une absence de réforme ou, ce qui revient au même, de réformes en trompe-l’œil.

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