Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la forêt occupe, dans ce grand projet de loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche, une place sympathique, quoique marginale ! À cette heure tardive, je me bornerai donc à formuler trois remarques.
Tout d’abord, le projet de loi a repris la proposition originale formulée, il y a peu, dans son discours d’Urmatt, par le Président de République. Celui-ci suggérait que l’Office national des forêts, l’ONF, puisse venir au secours des forêts privées plus ou moins délaissées ou mal entretenues. Or l’idée que la forêt publique, ou son gestionnaire, pourrait apporter son secours à la forêt privée a immédiatement suscité un amendement parlementaire, que l’on a qualifié d’« amendement miroir », suggérant que la forêt privée pourrait, elle aussi, apporter un concours de réciprocité à la forêt publique.
En réalité, il semble difficile de mettre en pratique un tel échange de bons procédés. ..
Le rapporteur, notre collègue Gérard César, a proposé en commission que ces deux mesures nouvelles, et les amendements qui les portaient – l’un gouvernemental, l’autre parlementaire –, soient abandonnées.
Mais voici que le Gouvernement revient à la charge avec l’amendement n° 675, que nous examinerons ultérieurement, visant à faire en sorte que l’ONF puisse intervenir en forêt privée sous mandat de gestion !
Les esprits sont-ils mûrs pour accepter une telle décision ? Je crains que non, ni dans le sens public-privé ni dans le sens privé-public ! On a pu le constater à la lecture des motions vengeresses des syndicats de l’ONF sur le modeste amendement parlementaire que notre collègue Philippe Leroy avait alors déposé, avec mon concours.
Je serais tenté de dire, en modifiant quelque peu un adage agricole bien connu : « Chacun son métier, et les bois seront bien gardés. »