Ensuite, le mouvement s’est amorcé extrêmement lentement, et la véritable remontée coïncide avec le retour de la majorité actuelle en 2002. Le numerus clausus est alors passé à 4 100 places, et il est aujourd’hui de 7 400 places, mon objectif étant de le porter à 8 000. L’ensemble des évaluations montrent que, lorsque nous y serons parvenus, nous aurons atteint notre régime de croisière !
J’ai donc déjà augmenté le numerus clausus de 300 places pour le porter à 7 400 étudiants. J’ai, sur cette question, une vision quantitative, mais aussi qualitative : ces 300 places supplémentaires ont été exclusivement affectées dans les inter-régions où la densité médicale est inférieure à la moyenne nationale, au lieu d’augmenter le pourcentage dans toutes les régions, comme on le faisait jusque-là.
Dans le même temps, j’ai voulu – c’est une révolution culturelle ! – que des places soient supprimées dans les zones dont la densité médicale est supérieure à la moyenne nationale. J’ai ainsi diminué le nombre de places attribuées de 67 unités en Île-de-France, de 38 unités dans l’inter-région sud-est et de 28 unités dans l’inter-région sud-ouest. Et toutes ces places ont été réaffectées dans les zones défavorisées.
Ce travail de rééquilibrage de la démographie médicale sera poursuivi dans les années à venir, et je souhaite que ce principe de formation des médecins en fonction des besoins de nos concitoyens soit étendu aux internes, afin que les futurs spécialistes soient, eux aussi, répartis sur le territoire selon les mêmes critères.
Je veux appeler votre attention, mesdames, messieurs les sénateurs, sur le fait que cette démarche extrêmement volontariste est difficile à mener dans la mesure où elle se heurte – je ne vous le cache pas – à un certain nombre de fiefs.
Pour donner leur pleine mesure à ces dispositions, je souhaite toutefois déposer un amendement visant à retirer de ce texte la mention concernant les capacités de formation, retenues comme critère pour déterminer le nombre d’internes à former.