Monsieur le ministre, j’ai bien entendu vos arguments. Je suis notamment très impressionnée par le chiffre que vous affichez : le doublement des contrats aidés !
Je ferai trois remarques.
Premièrement, la situation que vous décrivez n’est pas du tout celle que je vis dans le département dont je suis l’élue, qui passera – c’est la seule statistique dont je dispose – de 200 contrats aidés à 40. Il semble donc bien nécessaire de reconduire les contrats de ces personnes qui épaulent le personnel de nos établissements scolaires.
Deuxièmement, et sans entrer dans les détails, un autre prélèvement sera opéré sur le Fonds national des solidarités actives, qui servira à financer autre chose que le RSA. Le principe que vous mentionnez subit donc déjà des dérogations, qui pourraient dès lors bénéficier aussi aux personnes en recherche d’emploi.
Troisièmement, vous affirmez que nous sommes sortis de la crise. Tel n’est pas le sentiment qui prédomine dans les quartiers fragiles et chez les personnes qui sont loin de l’emploi. C’est tout l’enjeu de cet amendement. C’est aussi toute la question de l’équilibre de cette loi de finances rectificative et des lois de finances à venir.
L’économie repart... Je me suis promenée ce matin au salon de l’aéronautique du Bourget : c’est Byzance ! L’industrie repart, mais va-t-elle laisser sur le carreau les populations les plus éloignées de l’emploi, comme pourrait le laisser accroire le sempiternel discours sur le manque de personnel qualifié pour répondre aux milliers d’offres d’emplois suscitées par les remarquables ventes réalisées dans ce secteur ?
Cet amendement tend à épauler les plus éloignés de l’emploi, les plus fragiles. L’objectif est donc bien le même que dans le cas du RSA. Parmi les systèmes si compliqués qui ont été mis en place pour accompagner les personnes fragiles, il s’agirait simplement d’un autre dispositif, mais qui sert exactement le même but.
Monsieur le ministre, pardonnez ma passion, mais il me semble que nous sommes à un moment où il faut accompagner non seulement l’économie, mais aussi les personnes qui aimeraient mieux contribuer à son fonctionnement.