Intervention de Odette Herviaux

Réunion du 10 novembre 2005 à 11h00
État de préparation de la france face aux risques d'épidémie de grippe aviaire — Discussion d'une question orale avec débat

Photo de Odette HerviauxOdette Herviaux :

...on semble vouloir tout mettre en oeuvre, à grands renforts de médias, pour montrer que, cette fois-ci, on a bien anticipé.

Bien sûr - et je ne cesserai de le répéter -, le principe de précaution est une bonne chose, surtout lorsqu'il y a risque avéré ! Mais permettez-moi de vous demander comment vous comptez intervenir là où, a contrario, les problèmes sont réels, là où se recensent les premières victimes économiques.

A ce propos, il m'apparaît nécessaire de faire le point sur ce qui se passe depuis quelques semaines dans la filière volaille.

La consommation a baissé en moyenne d'environ 25 %, voire, selon d'aucuns, de 30 %. Selon les types de volailles, leur signe de qualité, leur présentation - entiers, frais ou congelés, en découpe ou en plats préparés -, cette baisse peut atteindre 50 %, tandis que les cours ont chuté jusqu'à 40 % ! Ce matin même, je lisais que le groupe LDC, leader européen, qui commercialise des marques connues comme Loué ou encore Le Gaulois, parlait d'un risque de perte de plus de 10 millions d'euros.

Pendant ce temps, bizarrement - et c'est la ménagère qui vous parle -, dans certaines grandes surfaces de ma région, les rayons « volailles » sont pratiquement vides et il est très difficile de trouver du poulet label : comprenne qui pourra... Serait-il intéressant de liquider les stocks et de faire baisser les prix en diminuant les commandes ? La question se pose.

Alors, oui, monsieur le ministre, les seules victimes chez nous sont, d'abord, les salariés intérimaires, déjà licenciés, peut-être, ensuite, les autres salariés du secteur agroalimentaire et, bien sûr, les éleveurs, dont certains ont vu leur vide sanitaire entre deux lots passer de quinze jours à cinq semaines, ce qui se traduit mathématiquement pour eux par trois semaines supplémentaires sans revenus.

Dans le secteur des poules pondeuses, le Comité national pour la promotion de l'oeuf dit carrément « stop » aux créations d'élevages et s'apprête à enquêter sur le nombre de places disponibles. La production d'oeufs en France est pourtant soumise, dans son ensemble, à l'obligation de marquage.

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