Il s’agit d’une question relative aux transports ferroviaires. Le département de l’Aveyron, que vous connaissez bien, monsieur le secrétaire d’État, a conservé l’authenticité de ses paysages, notamment en raison de l’isolement dans lequel il est demeuré depuis le XIXe siècle. Mais ce qui est une bonne chose aujourd’hui du point de vue du tourisme l’est moins, bien entendu, lorsqu’il s’agit de la commodité des transports collectifs, en particulier pour ce qui concerne le secteur ferroviaire.
Le problème en Aveyron est d’autant plus aigu que nos lignes ont la réputation, sans doute à tort, d’être peu rentables ou de ne pas être rentables.
Depuis 2006, en effet, la liaison directe Rodez-Paris a été supprimée. C’est un fait désormais acquis, malgré les multiples protestations des élus locaux et les nombreuses manifestations que cette suppression avait occasionnées à l’époque.
Les voyageurs qui, malgré tout, tentent, encore aujourd’hui, de prendre le train se lancent dans une véritable « aventure » ferroviaire qui nécessite de huit à dix heures, selon les cas, pour rejoindre la capitale. Les voyages de nuit sont, eux aussi, très problématiques et d’une durée équivalente. J’ajoute, monsieur le secrétaire d’État, que les aléas de ces voyages sont parfois insupportables quand, au dernier moment, l’on apprend que le train est simplement supprimé ou que l’on reste en gare de Brive pendant une nuit en attendant le train du lendemain matin en provenance de Toulouse.
Il faut souligner les efforts considérables accomplis par le conseil régional Midi-Pyrénées, auquel je veux rendre hommage, qui consacre, dans un plan global de plus de 820 millions d’euros, 500 millions d’euros pour améliorer les dessertes, sans lesquelles aucune de ces liaisons ne serait possible. Ce faisant, le conseil régional assure une véritable mission de service public.
À l’instar de mon collègue François Fortassin, je voudrais souligner les efforts particuliers réalisés par les régions, qui ont investi massivement dans les matériels roulants et qui, en raison du mauvais état des voies, n’en tirent pas tout le bénéfice.
Bien entendu, je suis parfaitement consciente de la difficulté que représentent, pour une entreprise comme la SNCF, le coût et l’entretien de lignes jugées peu « rentables ». Mais a-t-on véritablement exploré toutes les pistes ? Je n’en suis pas certaine. Quoi qu’il en soit, il convient d’attendre la fin des réflexions – je pense notamment à la mission confiée au préfet Jean-François Carenco, qui a préconisé, non sans sagesse, de maintenir le statu quo pour les dessertes grandes lignes Paris-Limoges-Toulouse, ou PALITO.
Monsieur le secrétaire d’État, je voudrais, dès lors, vous poser trois questions. Qu’en est-il, tout d’abord, de l’avenir du train de nuit Rodez-Paris, menacé de suppression ? Comment, ensuite, s’assurer de la vraie régularité des trains entre Rodez et Brive, sans avoir à supporter des aléas parfois bien lourds ? Qu’en est-il, enfin, des conclusions de l’étude intermodale sur l’avenir du transport ferroviaire dans le département de l’Aveyron ?