Intervention de Dominique Bussereau

Réunion du 16 décembre 2008 à 10h10
Questions orales — Desserte ferroviaire de l'aveyron

Dominique Bussereau, secrétaire d'État chargé des transports :

Madame le sénateur, vous connaissez bien cette problématique de la desserte de l’Aveyron, puisque vous avez eu l’occasion, en d’autres temps et dans d’autres fonctions, de la gérer, avant de rejoindre la Haute Assemblée.

Le problème n’est pas simple. La desserte aéronautique est délicate, en raison des capacités de la piste de l’aéroport de Rodez. La RN 88 est un sujet difficile, que nous essayons de traiter, mais qui a fait l’objet de beaucoup de polémiques locales – ce n’est pas à vous, madame le sénateur, que je l’apprendrai – et qui a été l’un des enjeux d’un certain nombre de scrutins récents.

S’agissant du problème ferroviaire de l’Aveyron, je voudrais, ainsi que vous l’avez fait, rappeler que votre région fait un gros effort. J’ai d’ailleurs souvent eu l’occasion de le dire, en dehors de toute polémique politicienne, au président Martin Malvy. Elle fait un effort sur les matériels, comme d’autres régions, mais s’est aussi lancée dans un plan d’investissements dans les infrastructures, avec la participation de l’État et de Réseau ferré de France, RFF. Des efforts étaient effectivement nécessaires pour améliorer la desserte de l’étoile de Toulouse, notamment vers Pamiers.

D’autres régions sont également en train de renouveler les matériels, de travailler sur les dessertes et de participer à la rénovation des infrastructures : je pense à l’Auvergne, à l’Alsace ou à la région Centre.

Les perspectives de desserte de l’Aveyron sont de deux ordres.

La première est liée, bien sûr, à la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux et Bordeaux-Toulouse. Nous travaillons actuellement sur la mise au point du financement de cette nouvelle ligne avec MM. les présidents Alain Rousset et Martin Malvy ainsi qu’avec l’ensemble des élus concernés par les liaisons entre Tours et Bordeaux, Bordeaux et Toulouse, Bordeaux et l’Espagne, Poitiers et Limoges. L’idée est de commencer le plus tôt possible les travaux sur l’axe central Tours-Bordeaux, qui, avec un total de 306 kilomètres, constituera le plus grand chantier mené en France et en Europe dans les prochaines années.

Il est urgent de réaliser la ligne Bordeaux-Toulouse puisque, comme vous le savez, la desserte de l’aéroport de Toulouse-Blagnac pose problème. En effet, en raison de sa complète insertion dans l’agglomération toulousaine, cet aéroport ne peut pas se développer davantage. De plus, il supporte tout le trafic lié à l’entreprise Airbus.

Via Toulouse, on pourra déjà réduire, d’au moins une heure, la desserte de l’Aveyron. Je souligne que le président Martin Malvy nous aide en participant, d’ores et déjà, au financement du tronçon central Tours-Bordeaux.

Nous avons également un deuxième projet dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Il s’agit d’une ligne nouvelle qui partirait de Paris, vraisemblablement de la gare d’Austerlitz, et se dirigerait vers Clermont-Ferrand, en faisant un crochet par le Berry. Ce projet constituerait, à terme, un axe alternatif à la ligne à grande vitesse Paris-Lyon, qui arrive parfois à saturation. Il nous permettrait d’offrir une desserte des régions Centre et Limousin – en complément de la ligne Poitiers-Limoges – et d’améliorer, par un tronçon commun, la desserte de villes situées au sud de Limoges, notamment Brive ou Rodez.

L’Aveyron bénéficierait également de ce nouveau tronçon, qui permettrait de gagner beaucoup de temps sur le trajet Paris-Brive, ce qui serait précieux lorsque vous devez, ensuite, emprunter la ligne Rodez-Brive que vous évoquiez tout à l’heure, madame le sénateur.

Telles sont les deux pistes sur lesquelles nous travaillons. La première est déjà en cours de réalisation puisque nous sommes en train de bâtir le financement et que les travaux seront, je l’espère, lancés dès 2011 sur la portion Tours-Bordeaux, avant de se poursuivre entre Bordeaux et Toulouse.

Quant à la nouvelle ligne à destination de Clermont-Ferrand, le préfet de la région Auvergne, Dominique Schmitt, prépare un certain nombre d’hypothèses de tracés. Cette ligne permettra de gagner, au minimum, de une heure à une heure trente sur le trajet Paris-Brive actuel et participera, de ce fait, au désenclavement de l’Aveyron.

Cela n’empêche pas de réaliser un effort sur les lignes de votre région, madame le sénateur. Je sais d’ailleurs que certaines d’entre elles sont actuellement interrompues par la neige et que des travaux de déneigement sont en cours aujourd’hui même sur l’ensemble du réseau ferroviaire de l’Aveyron.

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