Monsieur le secrétaire d’État, je souhaitais interroger M. le ministre de l’éducation nationale sur la situation des CPE, les conseillers principaux d’éducation, personnels dont chacun s’accorde à reconnaître l’utilité et la nécessaire présence dans les établissements.
Comme vous le savez, ce corps comptait 12 477 agents en 2007 pour 12 600 en 2006. Pour la première fois donc, leur nombre est en diminution. Or, dans les prochaines années, selon les estimations du ministère, les départs, notamment pour retraites, sont évalués à 500 chaque année.
La loi de finances pour 2007 prévoyait le recrutement de 411 stagiaires et autant en 2008. Or, cette année encore, le ministère n’a ouvert que 200 postes au concours externe, soit une nette réduction par rapport aux dernières années.
À l’inquiétude sur les recrutements, s’ajoute celle sur l’attractivité de ce métier. Le concours de CPE est l’un des plus sélectifs. Or, ce métier n’a pas acquis une visibilité comparable à celui d’enseignant. C’est sans compter sur les annonces de M. Nicolas Sarkozy hier d’ouvrir les concours aux titulaires d’un mastère.
Il existe donc un risque réel de découragement des candidats potentiels.
Je le rappelle, dans les établissements publics du secondaire, la charge moyenne d’un CPE est de 360 élèves. Depuis 1970, date de la création de leur corps, les fonctions de ces agents se sont fortement renouvelées sous l’effet des transformations sociales et scolaires.
Cette situation, qui se traduit par une baisse des effectifs de conseillers principaux d’éducation sur le terrain, inquiète les personnels concernés, les élèves et les parents, qui se mobilisent régulièrement sur le sujet.
Les CPE sont chargés du suivi des élèves et de l’animation de la vie scolaire. Ils sont des fonctionnaires indispensables à la vie des établissements, car ils constituent souvent les premiers interlocuteurs des familles.
D’ailleurs, les personnels et leurs représentants ne sont pas les seuls à mettre en avant ce rôle fondamental.
Dans son rapport intitulé Adolescents en souffrance : plaidoyer pour une véritable prise en charge, paru au mois de novembre 2007, Mme Dominique Versini, la défenseure des enfants, qualifie le CPE de « personne ressource numéro un de l’établissement ». Elle écrit notamment ceci : « Les conseillers principaux d’éducation apparaissent comme les personnels les mieux formés en psychologie de l’enfant et de l’adolescent avec environ quinze heures de cours sur ce thème durant leur formation. Le CPE organise la vie scolaire de l’établissement, surveille les absences et possède ainsi une bonne vision de l’assiduité des élèves et des risques de décrochage scolaire présentés par certains. Il a également la charge des questions de discipline. Le CPE participe au comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté. »
Monsieur le secrétaire d’État, alors que les services du ministère de l’éducation nationale travaillent sur une redéfinition des missions des CPE, pouvez-vous m’indiquer comment vous comptez assurer la pérennité de ce corps au sein de l’éducation nationale ?