Intervention de Georges Mouly

Réunion du 3 juin 2008 à 10h00
Questions orales — Avenir des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté rased

Photo de Georges MoulyGeorges Mouly :

École primaire et réussite scolaire : c’est bien ainsi qu’a été présentée la « réforme » de l’école primaire qui doit être menée à bien par le biais de la réorganisation du temps scolaire et de la redéfinition des programmes de l’école maternelle et de l’école élémentaire, l’objectif étant de répondre au défi de la réussite pour tous.

À propos des programmes de l’école primaire, le ministre de l’éducation nationale a précisé qu’ils constituent « une forme de contrat social éducatif ». Je partage totalement ce point de vue et adhère pleinement à ces objectifs, légitimes et ambitieux.

Parmi toutes les voies de réforme, l’accompagnement éducatif est au centre des préoccupations. Prendre en considération et en charge les difficultés de certains élèves, par respect des différences, est bien une garantie de la réussite scolaire et de l’égalité des chances. Pour autant, l’enseignant doit-il être le seul à traiter des problèmes des élèves, lesquels ne sont assurément pas circonscrits au seul obstacle de l’acquisition des savoirs fondamentaux ?

C’est pour répondre aux besoins de tous ces élèves qu’ont été créés les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté, ou RASED, dont la mission est d’assurer sur le temps scolaire, en étroite collaboration avec les enseignants de la classe, des actions de prévention et de remédiation.

Constitué de trois catégories professionnelles – maîtres E, maîtres G et psychologues –, le RASED permet une analyse approfondie des difficultés de l’élève dans les domaines du comportement ou des apprentissages, ainsi qu’une recherche, en étroite collaboration avec l’équipe enseignante, des réponses différenciées les plus adaptées aux situations particulières ; il peut s’agir d’aide pédagogique, d’aide rééducative, de suivi psychologique, d’entretiens avec les enseignants et les familles.

Aujourd’hui, les professionnels sont inquiets quant au rôle que les pouvoirs publics entendent donner à ces réseaux, dont l’efficacité est à mon avis réelle. Les RASED semblent en effet menacés par une baisse inquiétante des moyens qui leur sont affectés. On assiste à une diminution des postes spécialisés, à la fermeture ou au gel de certains postes, à l’absence de stages de spécialisation envisagés. De plus, un nombre limité de postes et une réduction drastique des indemnités de déplacement des personnels itinérants se conjuguent pour pénaliser les écoles situées en milieu rural, où les difficultés ne sont pas moins nombreuses qu’ailleurs. La gestion des crédits de fonctionnement par les services déconcentrés se révèle un exercice pour le moins délicat !

Ce dispositif, qui tend à proposer une ressource complémentaire et qui ne peut être réduit à du soutien scolaire, mobilise des professionnels dont la spécificité est d’appréhender l’élève dans toutes ses dimensions affective, cognitive, psychologique, relationnelle et sociale.

Les RASED doivent à mon avis trouver une pleine implication dans les actions menées pour relever le défi de la réussite scolaire. Pour contribuer à lutter contre les difficultés scolaires, ce dispositif mérite pour le moins d’être maintenu, voire renforcé, afin que ses missions soient pérennisées et qu’il contribue efficacement à répondre à l’objectif fixé, à savoir lutter contre l’échec scolaire et redonner à l’école républicaine sa vocation fondamentale.

Monsieur le secrétaire d'État, dans ce contexte, qu’en est-il de la place et du devenir des RASED ?

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