Intervention de Aymeri de Montesquiou

Réunion du 20 novembre 2008 à 15h00
Loi de finances pour 2009 — Discussion d'un projet de loi

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

Cela nous aiderait à tendre plus rapidement vers l’équilibre.

La crise financière ne doit d’ailleurs pas nous détourner de notre objectif d’équilibre ; elle doit nous y contraindre.

Madame le ministre, vous l’avez dit, « l’équilibre des finances publiques, ce sont des marges politiques retrouvées ». Même si ce projet de loi de finances subit la crise, il doit en atténuer les incidences sur l’économie. Avec de bonnes politiques, on fait de bonnes finances, nous enseigne Guizot. C’est l’enjeu du débat qui nous rassemble et qui donne un sens à la politique.

Cette crise marque enfin le retour de l’État et la réaffirmation de son rôle. Réjouissons-nous que le Président de la République ait réussi à convaincre son homologue américain de poursuivre les réflexions sur la refondation de l’économie au niveau mondial.

L’accord de l’Élysée est le fruit du volontarisme : l’Europe politique doit être apte à tenir un cap, si tant est qu’elle ait un représentant à sa mesure.

Réjouissons-nous encore que le chef de l’État ait appelé de ses vœux la création d’un gouvernement économique de la zone euro. L’idée d’instaurer un pilotage politique de la zone euro face à la Banque centrale européenne s’inscrit dans l’évolution indispensable des rapports entre l’économie et le politique.

La décision prise par les principales banques centrales de diminuer leurs taux d’intérêt de manière coordonnée a déjà produit des effets positifs. La question du niveau des taux d’intérêt ne doit plus être taboue. Face à une telle crise, les dogmes sont plus que jamais à proscrire.

Ce retour du politique, nous le devons assurément au Président de la République, qui a su démontrer sa capacité à mobiliser nos partenaires et sa réactivité en situation de crise. Dans cet état d’esprit, le réalisme, le courage et la sincérité s’imposent encore plus dans l’élaboration du budget. Vous répondez à cette exigence, madame le ministre.

Dans ce contexte difficile, le Gouvernement aurait pu ajourner les réformes indispensables, occulter leur financement ou renoncer à tenir compte des échecs précédents. Tel n’a pas été le choix du Premier ministre, dont je salue l’action et le courage.

L’histoire de ces dernières années nous enseigne que, lors de chaque récession, la France a été touchée comme les autres pays, mais que, à chaque mouvement de reprise, son économie a redémarré plus tardivement et moins fortement que celle de ses partenaires.

Cette année 2009 doit être l’occasion pour l’État de devenir plus performant. La réduction des déficits et la maîtrise de la dette sont nécessaires à sa crédibilité et à son efficacité.

Rejetons dès lors les jeux politiciens stériles ; réformons cet État boursouflé, et les Français se rassembleront derrière notre projet. Il faut que ce projet de loi de finances s’inscrive dans une politique de réformes, au premier rang desquelles je placerai une réforme territoriale hardie, la promotion du développement durable, générateur d’emplois et de compétitivité, enfin et surtout, le déploiement de la recherche.

Nous devons mettre le pays en mouvement. Mais, dans la situation de crise que nous connaissons, nous ne pouvons nous contenter de demi-réformes. C’est de réformes décisives que la France a besoin ! La crise est là, faisons tout pour la « positiver », qu’elle soit l’occasion d’accélérer les réformes !

Mes chers collègues, mon groupe et moi-même voulons être une minorité décidée au cœur d’une nouvelle majorité agissante et réformiste. C’est pourquoi, face à cette crise, il s’agit d’être l’homme non plus d’un parti, mais d’un combat, d’une politique et d’une espérance.

Vous l’aurez compris, je suis favorable à ce projet de loi de finances, qui ne renonce pas à l’ambition de redresser la France.

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