Madame la sénatrice, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser mon collègue Frédéric Mitterrand, qui ne peut être présent ce matin.
Les conséquences du grave sinistre qui, le 22 mars 2011, a frappé la salle de spectacle « Élysée Montmartre » sont en effet extrêmement lourdes : sur le plan artistique, tout d’abord, puisque cette salle dynamique programmait de nombreux concerts ; sur le plan social et professionnel, également, en raison des incertitudes qui pèsent sur l’avenir de sa société d’exploitation et l’emploi de ses salariés ; sur le plan patrimonial, enfin, l’Élysée-Montmartre étant considéré, de par son histoire et son architecture, comme un témoignage précieux de l’activité des music-halls parisiens.
Au-delà de l’émotion des professionnels du spectacle, dont la solidarité s’est traduite par l’organisation d’opérations de soutien, plusieurs catégories d’actions de sauvegarde ont été entreprises, avec le concours de la Ville de Paris, pour programmer dans d’autres salles les spectacles prévus à court terme, ou pour venir en aide aux salariés en situation de chômage technique.
Par ailleurs, l’Élysée-Montmartre, qui a été inscrit partiellement à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1988, est l’objet d’une attention toute particulière des services spécialisés de l’État. Ainsi, dès la fin du mois d’avril 2011, l’architecte des bâtiments de France territorialement compétent a indiqué ses premières préconisations pour assurer la conservation des parties protégées, qui participe de la politique de sauvegarde du patrimoine parisien.
Cependant, l’hypothèse d’une reconstruction de la salle devra être examinée à la lumière des conclusions des investigations financières et techniques encore en cours, le cas échéant après examen de la situation par la commission de désaffectation des salles de spectacle prévue par l’ordonnance de 1945 relative aux spectacles. Le ministre de la culture m’a chargée de vous informer que, sous réserve des intentions de la société propriétaire du bâtiment et en fonction des conditions prévues par les lois et règlements en matière de sauvegarde du patrimoine, l’État pourrait, le moment venu, prendre à sa charge une partie du coût de ces travaux.