Nous avons maintes fois présenté des amendements visant à l’évaluation des politiques publiques et j’entends bien que les résultats du dispositif ont été globalement négatifs. M. Patient a cité les chiffres pour la Guyane : ils sont en effet faibles, alors que la population concernée est très nombreuse.
Monsieur le secrétaire d'État, vous nous faites une contre-proposition avec le service militaire adapté. Celui-ci constitue effectivement une solution intéressante, mais il répond aux besoins d’un public bien particulier : des jeunes sans diplôme, sans formation. Pour ces jeunes-là, oui, nous avons besoin du SMA.
Il existe un autre public, auquel le dispositif qui existait auparavant apportait une réponse : des jeunes ayant une formation, mais qui rencontraient malheureusement des difficultés d’insertion ; d’où un dispositif très restrictif, comprenant une phase d’immersion et l’obligation d’être recruté par la suite.
Nous comprenons bien que les difficultés des entreprises ne leur ont pas permis d’adhérer à un tel dispositif. Toutefois, la Haute Assemblée ayant mis en place toute une politique d’exonérations et de défiscalisations, nous aurions pu également intégrer dans ce projet de loi des dispositions contraignant les entreprises à embaucher ces jeunes diplômés.
J’ai en tête un reportage de France 2 dans lequel on voyait une Martiniquaise, diplômée de l’université Paris-Sorbonne, ayant un niveau bac plus cinq, expliquer qu’on lui proposait un emploi de caissière ! Lorsqu’on a de tels exemples à l’esprit, on ne peut se contenter de considérer que, puisque le dispositif n’a pas fonctionné, au lieu de l’améliorer ou de l’amender, il faut le supprimer, sans apporter plus de réponse à un public que nous avons pourtant identifié.