Je tiens à remercier M. le secrétaire d’État et à saluer son courage. Grâce à son écoute et à l’humilité avec laquelle il a abordé ce débat, l’outre-mer a été pris en compte dans sa diversité, et nous envoyons aujourd'hui des messages forts à la nation et aux outre-mer.
Il y a deux semaines, alors que nous demandions légitimement comment nous allions discuter de ce texte et que le désordre régnait dans certains départements d’outre-mer, qui aurait pu penser que nous débattrions pendant trois jours dans un climat de sérénité, j’ose dire de fraternité, caractérisé par un respect réciproque ? Nous avons tous participé à cette discussion riche et constructive avec la même volonté de faire réussir les outre-mer et d’apporter notre contribution à un changement de cap.
Comme Lucette Michaux-Chevry l’a souligné, avec beaucoup de talent et d’émotion, ce grand désordre n’aura finalement pas été inutile : il a réveillé les consciences en métropole et, surtout, outre-mer. Aujourd'hui, nous voulons tous profiter des efforts fournis par l’Europe et par la nation pour renforcer la cohésion sociale, par une répartition plus juste et par la recherche d’un développement qui soit au service des hommes, et non plus des lobbies.
Le débat qui s’est tenu pendant ces trois jours n’a pas été habituel : tenant compte du cri lancé notamment par la jeunesse, nous n’avons pas eu peur d’évoquer des sujets tabous et d’aller au fond des choses sur un certain nombre de domaines – d’autres seront revus au moment des états généraux. L’analyse a été différente de celle de toutes les lois que nous avons votées jusqu’à présent sur l’outre-mer.
Ce changement de cap est un gage de réussite. Ce vote quasi-unanime et l’abstention du groupe socialiste sont la marque de cette volonté d’union, au-delà de nos différences, au service d’un intérêt supérieur : faire de l’outre-mer une chance pour l’Europe et la France, et valoriser ses atouts au service des populations de ces régions.
Je vous le dis franchement, ce soir je suis ému. J’ai 65 ans et depuis 40 ans que je suis élu continûment au service de la population, j’ai rarement vu un tel débat. Nous nous sommes dit que nous devions crever l’abcès qui cause tant de problèmes outre-mer et que, si nous n’y arrivions pas maintenant, nous le ferions au moment des états généraux.
L’article 1er A, courageusement présenté par la commission des finances, donne une arme offensive aux consommateurs pour défendre leur pouvoir d’achat et contraindre les lobbies à pratiquer la concurrence et la vérité des prix. C’était inconcevable il y a encore quelques années, et nous avons voté cette disposition à l’unanimité.
Je ne reviendrai pas sur les points que nous avons évoqués au cours du débat ni sur tous les amendements qui ont été adoptés.
Ce soir, en votant cette grande loi voulue par le chef de l’État et par le Gouvernement et acceptée par une large majorité de cette assemblée, nous disons aux jeunes qui sont inquiets, aux chômeurs, à ceux n’ont pas de logement, à ceux qui ont de faibles revenus, que nous allons modifier la répartition du flux des transferts importants provenant de la métropole et de l’Europe. En effet, si ce flux est bon, sa répartition oriente trop la solidarité vers ceux qui ont déjà beaucoup, au détriment de ceux qui en auraient besoin.
Ce changement de cap suscite en moi l’espoir que cette loi soit l’acte fondateur d’un nouvel avenir pour l’outre-mer.
Aussi, je remercie l’ensemble de la représentation nationale, le Gouvernement, le chef de l’État, les collaborateurs de M. le secrétaire d’État et les fonctionnaires du Sénat de nous avoir permis de travailler avec efficacité afin d’enrichir le texte. En votant ce projet de loi, j’ai conscience de servir mon pays et les outre-mer.