Intervention de Yves Jégo

Réunion du 12 mars 2009 à 22h15
Développement économique de l'outre-mer — Vote sur l'ensemble

Yves Jégo, secrétaire d'État :

D’abord, il faut le reconnaître, c’est sans doute le résultat de l’application du nouveau dispositif constitutionnel. Le Parlement se sent plus respecté, plus écouté, car nous examinons le texte issu des travaux de la commission. Je pense que c’est une chance pour ce projet de loi.

Ensuite, les événements qui ont secoué l’actualité – je remercie d’ailleurs celles et ceux qui ont pensé à l’épreuve qu’ils avaient pu constituer pour moi, mais l’épreuve la plus lourde reste celle que traversent encore nos départements d’outre-mer – sont venus apporter un éclairage particulier à nos travaux. Des exigences nouvelles sont apparues, mais un espoir fort s’est aussi fait jour chez celles et ceux que vous représentez ici, mesdames, messieurs les élus de l’outre-mer. Nos compatriotes ultramarins attendent en effet beaucoup de la République.

Pour avoir découvert cet outre-mer, ou ces outre-mer, cette singularité plurielle qui fait la diversité de la France, je suis persuadé que la meilleure réponse à apporter au cri que nous avons entendu et aux revendications qui se sont exprimées, c’est précisément la République.

La République, c’est la liberté, ne serait-ce que parce qu’elle offre la transparence et les exigences de la loi. Elle sait créer les conditions d’une véritable égalité, celle qui donne plus à ceux qui ont moins, celle qui compense réellement les handicaps et qui ne donne donc pas la même chose à tout le monde. Dans le débat qui nous a occupés pendant ces trois journées, nous sommes en phase avec cette logique de différenciation des moyens.

La République, c’est aussi la fraternité. Dans les départements et collectivités d’outre-mer, la solidarité des hommes face aux contraintes de la nature, face aux tensions de l’histoire fait que la fraternité prend tout son sens, quelquefois de façon brutale. La confrontation peut en effet surprendre celui qui est né loin des trois océans. Mais cette véritable fraternité a aussi été incarnée, je le crois, dans nos débats.

En cette fin de discussion, je ne vous parlerai pas de milliards, de moyens, de techniques, mais de nouvelle approche. Ce projet de loi ouvre en effet une perspective nouvelle, crée une boîte à outils grâce aux moyens de l’État et à la bonne volonté de chacun au milieu d’un monde bouleversé, d’un équilibre de nos finances qui est difficile à appréhender. C’est un premier pas vers un nouveau cap, vers l’entrée de nos outre-mer dans le XXIe siècle.

Au-delà de ce moment rendu si particulier par la solennité des lieux, par la grâce que confèrent l’hémicycle et l’honneur que nous avons d’élaborer la loi, sachons établir les racines du futur des outre-mer et apporter à celles et à ceux qui nous regardent la lueur d’espoir qu’ils attendent pour repartir d’un bon pied après une période de chaos. Agissons comme après un cyclone ou une éruption : reconstruisons ensemble un outre-mer pleinement français et si singulier.

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