Intervention de Paul Raoult

Réunion du 17 septembre 2009 à 21h45
Engagement national pour l'environnement — Article 15 bis

Photo de Paul RaoultPaul Raoult :

Il s’agit d’un sujet sensible, doté d’une force symbolique très importante.

Si vous touchez, dans le cadre du Grenelle II, à la loi littoral, imaginez les commentaires que l’on pourra lire demain dans la presse nationale ! On écrira que nous en avons profité pour donner un coup de canif à la loi littoral et faire en sorte que l’on puisse installer des activités agricoles en plus grand nombre le long de nos littoraux !

Franchement, une telle disposition n’est pas dans l’esprit du Grenelle et ne va pas dans le sens de la démarche qui a été suivie depuis deux ans.

Après les actualités du mois de juillet et du mois d’août, après les problèmes de pollution du littoral, après le scenario de prolifération des algues vu et revu à la télévision, sans parler du procès régulièrement intenté à la société de laisser faire, je me vois mal voter ce type d’article !

Je vous comprends bien, monsieur Bizet, lorsque vous parlez de votre département, la Manche. Quoi qu’il en soit, il y a une façon de maîtriser l’activité économique sans toucher aux territoires littoraux. Ils sont soumis à une grande loi qui est respectée et que l’on doit faire respecter. Troubler l’équilibre de cette loi, aujourd'hui, ne me paraîtrait pas judicieux.

Franchement, après tout ce que nous avons dit collectivement en votant à l’unanimité le Grenelle I, adopter ce soir un tel article serait aller absolument contre l’esprit de cette réforme que nous avons voulue et défendue !

Vous parlez de sanctuarisation. Oui, certains espaces doivent être sanctuarisés et protégés. On ne peut pas toucher impunément à la biodiversité. Elle est un élément de la planète et de l’équilibre entre l’homme et la planète.

Nous faisons partie de cette biodiversité. Or la frange littorale est actuellement dans une situation d’insécurité par rapport à cette biodiversité. Il s’agit de l’élément le plus fragile aujourd'hui tellement il est victime d’agressions. Je ne voudrais pas que, à l’occasion du vote de cet article, on puisse nous accuser de laisser faire des choses qui doivent être interdites !

Une telle disposition est donc inacceptable : les bras m’en tombent… Pensez à la charge symbolique du texte que vous nous proposez ! Et la façon dont vous présentez votre argumentation n’en atténue en rien la force…

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