Des solutions existent pourtant : relancer le projet européen, réduire les inégalités par une fiscalité juste, partager le travail et la valeur ajoutée, redonner son rôle au pouvoir politique face aux pouvoirs financiers et aux lobbies, donner un nouvel élan à l’économie réelle en tenant compte des contraintes environnementales et énergétiques qui s’imposent à tous. Et, bien sûr, juguler la marche folle de la finance, lutter avec acharnement contre la spéculation, l’évasion fiscale et les paradis fiscaux !
Et voilà que vous nous convoquez en urgence pour taxer les parcs d’attraction et pour examiner quelques mesures fiscales hétéroclites, hors de tout contexte budgétaire, à un mois de l’examen du projet de loi de finances !
Ne voyez-vous donc pas que les inégalités sont devenues insoutenables ? Qu’il faut prendre des mesures radicales contre la spéculation ? Que les jeunes sont au chômage alors qu’on fait travailler les vieux plus longtemps ? Que notre agriculture surproduit alors que les agriculteurs s’endettent ? Que la croissance, enfin, qui est votre seul horizon, baisse inexorablement depuis trente ans et ne reviendra pas, du fait de la crise écologique ?
Les écologistes proposent depuis longtemps déjà d’abandonner ce modèle moribond pour retrouver le sens de l’intérêt général. Nous ne réglerons rien durablement sans le respect et la protection de l’humanité et de la planète, bref sans changer de modèle de société.
Face à l’incendie, qui prend des dimensions gigantesques, nous sommes dépourvus. Nous n’avons plus de canadairs.