En effet, l’hypothèse de croissance aurait dû être sensiblement revue à la baisse. Nous sommes passés d’une prévision de croissance de 2 % dans le cadre de l’élaboration du budget à l’espoir, particulièrement optimiste, selon nous, de parvenir en fin d’année à une croissance de 1, 75 %. La commission des finances du Sénat ne cesse de vous alerter quant à l’écart persistant entre les prévisions sur lesquelles le budget est construit et la réalité de nos performances économiques. Après une croissance atone au deuxième trimestre, comment sera-t-il possible de gagner un point de croissance entre septembre et décembre ? Le climat économique actuel n’invite pourtant pas à l’optimisme. Notre endettement est abyssal, nous accusons un déficit commercial de plus de 37 milliards d’euros, le taux de chômage s’est encore accru d’après les dernières analyses de l’INSEE.
Nous ne parviendrons sans doute pas à dépasser un taux de croissance de 1, 6 % en 2011, ce qui aura nécessairement des conséquences sur le volume de nos recettes fiscales, et donc sur le déficit constaté lors de la prochaine loi de règlement.
Enfin, l’équité de la stratégie d’assainissement de nos finances reste à consolider. L’effort de solidarité doit être supporté par tous et dans les mêmes proportions, sans quoi nous pensons que nous courons un réel risque et que les citoyens n’accepteront pas d’être les tributaires d’une rigueur qui ne mettrait pas suffisamment à contribution les mieux lotis d’entre nous.
La taxation des plus hauts revenus doit devenir une priorité, sous une forme plus exigeante que ce qui est annoncé aujourd’hui. Une telle taxation n’aura de sens que si elle porte sur les revenus supérieurs à 250 000 euros…