Le projet de loi de finances pour 2006 est courageux et novateur en ce qu'il pose les fondements d'une importante réforme de notre fiscalité. En France, on préfère vitupérer la fiscalité plutôt qu'y toucher, car toute réforme dérange et expose ses auteurs aux critiques les plus virulentes et les plus contradictoires. Elle multiplie à la fois les mécontents et les ingrats !
Une fiscalité confiscatoire a été à l'origine de l'évasion de personnes et de la délocalisation d'entreprises dans une Europe et dans un monde où s'exerce une concurrence fiscale sans merci.
Elle a été aussi la cause du découragement des initiatives, d'un affaiblissement de la compétitivité de nos entreprises, de la moindre attractivité de notre pays pour les investissements étrangers.
Elle est, en outre, devenue profondément inégalitaire dans la mesure où, par le jeu des dégrèvements, des exonérations et des déductions de tous ordres, l'essentiel de l'effort fiscal est supporté par une catégorie de plus en plus restreinte de citoyens.
L'institution du plafonnement des impôts locaux et nationaux à 60 % du revenu, si décriée par ceux qui affirment qu'il ne profitera qu'aux riches, bénéficiera, en réalité, au plus grand nombre.