En effet, une réforme de l'imposition des revenus consistant seulement en un affichage des taux les plus faibles et une réduction de la progressivité, assortis de la suppression de quelques niches fiscales secondaires, est sans effet économique. Cela ne répond pas à l'objectif de justice, qui est indispensable au consensus national.
Par ailleurs, la mise en place du fameux « bouclier fiscal », qui a été abondamment évoqué, favorisera les plus aisés.
Les plus démunis, quant à eux, continueront de faire les frais d'une politique de régression sociale, aux antipodes des exigences de solidarité du pacte républicain.
Comme si le projet de loi de financement de la sécurité sociale ne suffisait pas à fragiliser le pouvoir d'achat des ménages modestes, les sénateurs de la majorité ont cru bon de taxer les intérêts des plans d'épargne logement de plus de douze ans et de fiscaliser les indemnités journalières des accidentés du travail.
Nous connaissons tous, malheureusement, les conséquences de tels choix budgétaires : une dette publique écrasante, supérieure à 1 000 milliards d'euros - et encore, il ne s'agit que des chiffres officiels -, un taux de chômage insupportable et une fracture sociale qui a atteint son paroxysme dans les banlieues. La liste est longue...
Voilà pourquoi les radicaux de gauche ne voteront pas le présent projet de loi de finances, qui est le reflet d'une politique injuste et inefficace.