Le projet de loi de finances pour 2006 n'est pas tout à fait comme les autres.
D'abord, il s'agit du premier projet de loi de finances qui s'inscrive dans le cadre de la nouvelle constitution financière. Ainsi, malgré nos différences - et elles sont nombreuses dans cet hémicycle -, nous avons, pour la première fois depuis bien longtemps, parlé d'efficacité publique, de modernisation de l'État, d'efficience de la dépense, d'évaluation, de résultats. De telles notions, qui étaient presque des gros mots voilà quelque temps, sont aujourd'hui au coeur de l'action publique !
Ensuite, mesdames, messieurs les sénateurs, vous avez examiné l'une des réformes fiscales les plus ambitieuses qui aient jamais été présentées au Parlement depuis ces dernières années. Qu'elle ait été critiquée à gauche est légitime. Il y a en effet bien des différences entre nous, et c'est aussi cela, la démocratie !
Toutefois, notre réforme a au moins quelques mérites. D'abord, elle inscrit enfin notre système fiscal dans les standards européens. Il était grand temps de le faire, à l'heure où, les uns et les autres, nous évoquons les risques de délocalisations et l'objectif de compétitivité de la France. Ensuite, cette réforme est juste. Nous ne dirons jamais assez que 75 % du produit de la baisse de l'impôt sur le revenu ira aux revenus moyens et modestes, c'est-à-dire à ceux qui travaillent, qui s'engagent et prennent des risques.
La France est en effet plurielle : chaque Français a de la valeur. Cessons donc d'opposer les uns aux autres : c'est une seule et même nation qui doit nous faire gagner ensemble !