… – ce sont les chiffres de la DGCL – alors que, pour l’Île-de-France, il est seulement de 56 %.
Il n’y a pas de vision collective. Pour affronter la concurrence mondiale avec une masse critique suffisante, la plupart des grandes villes européennes – Londres l’a fait en 1997 – ont regroupé les collectivités locales comprises dans leur aire urbaine pour organiser le développement et leur aménagement.
Je prendrai l’exemple de Lyon. L’agglomération lyonnaise, par une loi datant de 1966, a pu créer une communauté urbaine et bénéficie d’une gestion urbaine placée sous une autorité administrative unique depuis quarante ans. Depuis vingt ans, je le rappelle, Lyon figure parmi les vingt villes européennes, toutes catégories confondues, jugées les plus attractives.
Depuis quarante ans, Paris et Lyon ont ainsi connu une évolution administrative exactement inverse. Alors que la loi de 1966 a permis à l’agglomération lyonnaise de regrouper ses forces et de rationaliser l’utilisation de ses moyens administratifs, techniques et financiers, la disparition du département de la Seine en 1964 a signifié, pour le cœur de l’agglomération parisienne, l’éparpillement et la dilution, que nous continuons à payer.
Cette absence de structure de gouvernance explique les chiffres de la moindre croissance de l’Île-de-France malgré sa puissance économique.
On aurait pu modifier la loi de 1966 – en effet, lors de la création des communautés urbaines, Paris a conservé un statut spécifique – et ajouter, dans le projet de loi relatif à la réforme des collectivités territoriales ou dans celui-ci, un amendement visant à créer une communauté urbaine à Paris. On pourrait aussi, quand le projet de loi sera voté, récupérer le concept de métropole.
Mes chers collègues de la gauche, c’est une vision politique qui a fait éclater le département de la Seine et a débouché sur la création, en 1976, de l’Île-de-France. Or nous rencontrons aujourd'hui le même problème.
Voilà une quinzaine d’années, la droite et le centre dirigeaient, il est vrai, l’Île-de-France : ils avaient Paris et six départements sur huit. Aujourd'hui, c’est l’inverse : la gauche a la région, Paris et six départements sur huit.
Monsieur Caffet, nous siégeons tous les deux au Conseil de Paris. Je me mets à votre place, ce n’est pas facile lorsque M. Delanoë crée, timidement, la structure « Paris-Métropole », car il est très gêné par la présence, à ses côtés, du président de la région ! Il procède donc petit à petit. Résultat : dix ans pour mettre en place Paris-Métropole, qui est une structure d’études ! Lorsqu’on lui parle de communauté urbaine, il nous répond : « Surtout pas, cela créerait un problème au sein du parti socialiste ! »