Aucune concertation n’a eu lieu concernant sa connexion avec le réseau existant et pour savoir s’il aurait été plus pertinent qu’il soit en rayon ou transversal.
Le coût de ce Grand huit, qui ne sera en fonction que dans plusieurs décennies, obère la possibilité pour l’État et les autres collectivités d’investir ensemble dans les autres types de transports, pourtant ô combien nécessaires !
Dans le même temps, nous n’ignorons pas que certains envisagent allègrement d’augmenter les tarifs des transports au motif que ceux-ci sont inférieurs à ceux d’autres mégapoles européennes – vous aimez tellement les comparaisons ! – ou de créer des péages urbains au motif qu’ils en existent ailleurs. N’en doutez pas, les conséquences seront des plus négatives, non pour les décideurs, mais pour les populations les plus modestes qui doivent souvent se déplacer.
À toutes ces questions, vous devriez apporter des réponses. Malheureusement, en l’absence de concertation, vous n’en donnez pas.
Nous craignons également, non sans raison, que la création de ce réseau périphérique, avec les conséquences spéculatives que vous envisagez – vous entendez même en tirer une manne financière –, n’aboutisse à une nouvelle ségrégation sociale selon que l’on soit à l’intérieur ou à l’extérieur du Grand huit qui va structurer la région, et ce pour longtemps.
J’ajoute enfin que votre dispositif créera une ségrégation économique, car on voit bien qu’il aura des conséquences sur le tissu économique actuel, qui est diversifié. Si l’on voulait bien s’en donner la peine, celui-ci pourrait pourtant être créateur d’emplois, ce dont la région a bien besoin. Au lieu de cela, vous privilégiez une extension considérable de la place financière. Les résultats en matière de création d’emplois sont plus qu’aléatoires, sans compter que l’avenir d’une énorme place financière est lui-même aléatoire compte tenu des crises financières existantes et à venir.
Vous ne répondez à aucune des questions de fond que nous posons. De plus, en imposant le projet comme vous le faites, vous empêchez toute possibilité d’avoir un vrai débat, non seulement avec les collectivités, mais également avec les citoyens concernés.
Telles sont les raisons pour lesquelles nous sommes farouchement opposés à l’article 2 et au projet de loi en général.