Compte tenu de ce que nous avons connu et de ce que toutes les victimes du Mediator ont connu, il nous faut prendre les mesures les plus drastiques !
J’ai en mémoire la réponse qu’un des acteurs du système – un acteur au point de vue très tranché – m’avait donnée alors que je l’interrogeais sur le pays idéal en matière de police du médicament : pour lui, c’était la France, mais à condition que nous menions toutes les réformes qui s’imposaient.
Nous avons fait des progrès depuis quelques années, il faut tout de même le reconnaître, mais ces progrès sont insuffisants. Au vu de ce qui s’est passé, la responsabilité de chacun, ici, est d’éviter l’apparition d’un nouveau Mediator.
Comme vous l’avez relevé, madame Blandin, ce que je dis concernant l’indépendance des experts et les déclarations d’intérêts ne valent effectivement pas pour les seuls médicaments. Je viens ainsi, pour mettre un terme aux interrogations que suscite le bisphénol A, de relancer les services chargés d’établir un rapport sur le sujet. Une date de remise au 1er janvier 2011 nous avait été annoncée ; nous sommes déjà le 20 janvier. J’ai donc appelé ces services à nous apporter très vite des réponses.
Nous devons aussi avoir un regard transparent sur le dossier de l’aspartame, comme sur d’autres questions de même nature. Deux études étrangères ont été publiées et nous avons demandé à l’Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – l’ANSES – de se saisir également du dossier.
Lancer une étude, c’est bien. Mais, si les délais ne sont pas respectés par le fabricant, il ne faudra pas hésiter à suspendre l’autorisation de mise sur le marché, comme je l’ai proposé pour le circuit du médicament. En effet, l’exigence de transparence implique aussi que les délais ne s’éternisent pas et que le principe de précaution soit bien appliqué au bénéfice du patient, de l’usager.