Intervention de Patricia Schillinger

Réunion du 29 mars 2005 à 16h00
Prévention et répression des violences au sein du couple — Articles additionnels avant l'article 1er ou après l'article 5

Photo de Patricia SchillingerPatricia Schillinger :

L'article 4 de notre proposition de loi prévoyait qu'une information sur la violence au sein des couples soit dispensée dans les collèges et les lycées à raison d'une séance annuelle au moins. Cette disposition n'a pas été retenue par la commission des lois.

Après avoir procédé à plusieurs nouvelles auditions, j'en ai conclu qu'une journée exclusivement consacrée aux violences conjugales serait certes intéressante, mais insuffisante. En effet, la violence doit être appréhendée dans son ensemble.

La violence des hommes est une conséquence de la manière dont on leur apprend à exprimer leur masculinité dans leurs relations avec les femmes, les enfants et les autres hommes. Ces hommes ont appris à penser que le pouvoir réside dans la capacité de dominer et de contrôler les gens et le monde qui les entoure. Même si certains hommes ne sont pas violents, cette façon de penser rend le recours à la violence acceptable aux yeux de beaucoup d'autres hommes et même de certaines femmes, tellement ce mode de pensée est ancré dans les mentalités.

Les enfants ne font souvent que reproduire ce qu'ils ont eux-mêmes vécu, les scènes de violence auxquelles ils ont assisté.

S'il est évidemment très important de modifier les lois pour combattre la violence faite aux femmes par les hommes, les lois ne suffisent pas. Ensemble, nous devons chercher à changer nos attitudes et nos comportements.

A côté des campagnes d'information nationales qui doivent viser à déconsidérer les hommes qui frappent leur femme, comme on a déconsidéré, avec des résultats tangibles, les excès de vitesse, l'insécurité routière ou l'alcool au volant, il faut affiner et évaluer divers outils pédagogiques orientés principalement vers les jeunes.

C'est la raison pour laquelle je propose, par cet amendement, de compléter le code de l'éducation afin qu'une information sur la violence en général qui, il va de soi, traitera également des violences au sein des couples, soit dispensée dans les établissements primaires et secondaires, dans le cadre des cours d'éducation civique. Un article paru ce week-end dans un grand quotidien national a renforcé ma conviction.

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