Mais j’aurai l’occasion d’y revenir.
Les finances publiques accusent le choc de la crise. Les recettes fiscales sont, cette année, inférieures de 56 milliards d’euros au montant fixé en loi de finances initiale. Une telle situation provient en partie des mesures discrétionnaires prises dans le cadre du plan de relance. Il convient toutefois d’analyser à la fois le déficit et les dépenses.
Si le déficit correspond à des dépenses d’investissement, il n’est pas forcément vertueux, mais il est économiquement soutenable. En tout état de cause, vous le savez mieux que nous autres, monsieur le ministre, un déficit reste un déficit : il devra être financé. À cet égard, le besoin de financement sur les marchés, rappelons-le, passe de 180 milliards d’euros, prévus en loi de finances initiale, à 235 milliards d’euros. Entre 2007 et 2009, le besoin de financement de l’État aura été multiplié par 2, 5.
À l’heure de l’argent facile et quasiment gratuit, les marchés nous font confiance ! Mais, chacun le sait, ils sont versatiles. Nous ne pouvons assurément pas fonder dans la durée une politique économique sur cette situation momentanée.
J’en viens, monsieur le ministre, à la lutte contre la fraude et les paradis fiscaux. Nul doute que vous recevrez l’appui le plus net et le plus clair de tous les groupes de notre assemblée pour votre action, qui vise à utiliser au maximum tous les leviers que la législation peut apporter. Cette législation, mes chers collègues, notre devoir est de la compléter, pour éviter les trous noirs, les incompatibilités de système. Véritablement, il nous faut être aux côtés de M. le ministre du budget dans les efforts qu’il déploie en ce domaine.