Le débat que nous venons d'avoir est d'une extrême importance, puisque notre système universitaire n'a guère changé depuis des années, alors que la compétition internationale et le développement de la société de la connaissance nous imposent d'évoluer.
Je me permettrai une observation personnelle. Certains des membres de ma famille ont fait leurs études à l'étranger, dans des lycées français, et ont obtenu brillamment, avec mention, le baccalauréat français, mais, à mon immense surprise, ils ont alors choisi de poursuivre dans une université britannique : c'était elle qui, sans nul doute, leur offrait les meilleures possibilités de carrière. Pour un sénateur français, même s'il représente les Français de l'étranger, ce fut un choc !
Cela me fait dire, madame la ministre, que ce débat était bien nécessaire ce soir.
Un premier pas est accompli aujourd'hui, sur un sujet capital pour nos universités : leur liberté, c'est-à-dire la possibilité pour elles de faire des choix financiers, de recruter leurs enseignants et leur personnel, de disposer de leur patrimoine.
Pour qu'elles puissent pleinement profiter de ces nouvelles compétences et responsabilités, il était également essentiel de rénover leur système de gouvernance, en le rendant plus efficace, plus réactif.
Je me réjouis que le Gouvernement propose cette réforme dès le début de la législature, et j'y vois le signe d'une grande ambition pour nos universités.
Je me réjouis également que la Haute Assemblée, étudiant le texte en première lecture, ait pu l'enrichir sur plusieurs points importants.
Je remercie particulièrement nos rapporteurs de leur travail approfondi et de l'écoute dont ils ont su faire preuve, ainsi que M. Jacques Valade, président de la commission des affaires culturelles, dont l'expérience avait déjà permis d'avancer sur la question du regroupement de nos universités, lors de l'examen de la loi de programme pour la recherche.
Je citerai plusieurs points qui me semblent remarquables.
Le président de l'université gagne en autorité : un amendement de notre commission renforce sa légitimité en faisant participer les personnalités extérieures à son élection. Cela permettra à celles-ci de se sentir réellement impliquées dans la politique de l'établissement.
Au sein du conseil d'administration, la représentation des collectivités territoriales est augmentée, ce qui nous tenait évidemment à coeur.
La représentation des grands secteurs de formation est assurée au sein du conseil d'administration, ce qui assurera un équilibre salutaire.
Les outils de pilotage et de suivi sont renforcés, ce qui permettra d'améliorer la gestion de nos universités.
Par ailleurs, nous nous sommes souciés d'aménager le texte afin que nos établissements puissent participer aux pôles de recherche et d'enseignement supérieur.
Enfin, je soulignerai que, pour améliorer l'orientation de nos étudiants et lutter ainsi contre l'échec en premier cycle, véritable gâchis humain, le Sénat a prévu la publication de statistiques sur les taux de réussite aux universités et les chiffres de l'insertion professionnelle.
Madame la ministre, comme vous l'avez très bien dit, le présent projet de loi est une première marche essentielle. Il doit permettre d'aller au bout de nombreux chantiers, avec pour objectif principal l'insertion professionnelle de nos jeunes.
Nous vous faisons toute confiance pour la suite de votre réforme. Notre groupe votera bien évidemment ce projet de loi.