Intervention de Bernard Laporte

Réunion du 12 mai 2009 à 9h30
Questions orales — Suicide des jeunes

Bernard Laporte, secrétaire d'État chargé des sports :

Madame la sénatrice, vous avez interrogé Mme Bachelot-Narquin sur la question du suicide chez les jeunes.

Le suicide reste en France, après les accidents de la route, la deuxième cause de décès chez les jeunes âgés de 15 ans à 24 ans. Cette situation n’est pas admissible. C’est pourquoi la prévention du suicide chez les jeunes constitue l’un des enjeux majeurs de la politique de prévention de Mme Bachelot-Narquin.

Même si les données de l’INSERM, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, confirment que la mortalité des jeunes par suicide est en recul depuis dix ans, la France est l’un des pays européens les plus frappés par ces morts prématurées.

L’addiction représente un facteur de co-morbidité fréquent lors de la « crise suicidaire ». De 20 % à 60 % des jeunes concernés présentent en effet une dépendance alcoolique. Ce constat amène à s’interroger sur le lien entre comportement suicidaire, comportement addictif et comportement à risques. Tous sont révélateurs d’une souffrance psychique.

Pour renforcer les capacités de repérage précoce de la souffrance psychique des enfants et des adolescents, le ministère de la santé soutient une action de formation, en liaison avec l’École des hautes études en santé publique, l’EHESP. Il s’agit, depuis 2006, de former les professionnels de santé de première ligne, c'est-à-dire les médecins de la protection maternelle et infantile, les médecins de santé scolaire, les pédiatres.

Les interlocuteurs du monde de la santé, de l’éducation, de l’insertion sociale, familiale et professionnelle sont également impliqués dans une logique de réseau et de pluridisciplinarité.

Cet effort de formation a été confirmé dans le cadre du plan « Santé des jeunes » que Roselyne Bachelot-Narquin a présenté en février 2008.

Ce plan, qui s’attaque aux addictions chez les jeunes, particulièrement aux phénomènes d’alcoolisation aiguë, repose également sur des actions de prévention et de prise en charge.

Ainsi, des contrats-cadres de partenariat en santé publique entre le ministère de la santé et des sports et ceux qui sont chargés de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de l’agriculture ou de la justice sont signés en vue de mettre en œuvre des actions communes d’information, de repérage des situations difficiles et de formation des professionnels.

Quant au projet de loi portant réforme de l’hôpital et relatif aux patients, à la santé et aux territoires, il prend en compte, dans son titre consacré à la santé publique, une partie du problème, en interdisant la vente d’alcool aux moins de 18 ans, ainsi que les open bars.

Concernant l’amélioration du repérage et de la prise en charge, Mme la ministre de la santé et des sports soutient la création de maisons des adolescents : soixante-cinq structures bénéficient ainsi d’aides financières.

Enfin, Roselyne Bachelot-Narquin a confié en juillet 2008 à David Le Breton, sociologue à l’université de Strasbourg, la mission de proposer une stratégie de prévention du suicide, avec des experts, acteurs institutionnels et associatifs. Il a remis récemment son rapport, et les services ministériels déclinent actuellement en mesures les propositions que celui-ci comporte, en particulier à destination des jeunes.

Comme vous le voyez, madame la sénatrice, le ministère de la santé et des sports accorde à ces douloureux problèmes l’attention qu’ils méritent.

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