Il nous faudrait être cohérents : il s'agit de véritables incitations aux délits, voire aux crimes de la part des auteurs de ces affiches ou de ces spots publicitaires !
Toute personne mérite le respect ; toute insulte, injure, incitation à la haine, envers qui que ce soit, doit être réprimée. Pourtant, et je rejoins là ce que vient de dire Gérard Longuet, l'arsenal juridique français est déjà l'un des plus importants du monde. Notre système est l'un des plus répressifs qui existent au sein des démocraties.
L'avenir dira si j'ai tort, et je l'espère, mais, même si, sur le plan juridique, je ne conteste pas les explications que vous avez données, monsieur le ministre, je crains que la rédaction du texte n'ouvre la voie à des dérives qui nous conduisent, un jour ou l'autre, au délit d'opinion et ne permettent à certains d'aller dans des directions que personne ici ne souhaite. Mon passé catholique m'incite à penser que l'enfer est pavé de bonnes intentions !
Enfin, avec les amendements du Gouvernement, nous nous acheminons vers une dérive que tout le monde pourtant s'accorde à condamner. Nous sommes en train de recréer les communautés : il ne faudra pas s'en prendre à tel ou tel individu sous tel ou tel prétexte. Où commence, où s'arrête la répression des provocations aux discriminations ?
Pour toutes ces raisons, je ne voterai pas ce projet de loi, même si je reconnais qu'entre le projet de loi tel qu'il nous est présenté aujourd'hui et sa rédaction initiale, nous sommes passés du pire au moins mal.