Intervention de Paul Raoult

Réunion du 14 avril 2005 à 10h00
Eau et milieux aquatiques — Vote sur l'ensemble

Photo de Paul RaoultPaul Raoult :

Or dans le domaine de l'environnement, les moyens de répression sont très largement insuffisants.

Certes, un problème d'ordre culturel se pose dans la mesure où les infractions à l'environnement ne sont pas toujours prises au sérieux. Si l'on veut que l'eau soit respectée dans notre pays, les moyens de répression doivent être renforcés. J'ai pu constater, lors de procès, que certaines personnes étaient mal formées à la constatation de l'infraction. Ainsi, pour des raisons de forme, les plaignants n'ont pas pu obtenir satisfaction.

En cinquième lieu, il me paraît essentiel de maîtriser l'usage de l'eau. Dans ce domaine, on n'a pas encore suffisamment réfléchi et progressé. Mes propos concernent l'ensemble des utilisateurs, qu'ils soient agriculteurs ou non.

Il nous faudra certainement limiter certains usages de confort, parce que la ressource devient rare. Il sera nécessaire, par exemple, de maîtriser les surfaces irriguées, pas forcément en augmentant le droit que les paysans paieront sur l'eau, mais en instaurant des quotas d'utilisation de l'eau pour l'ensemble des agriculteurs.

En sixième lieu, notre désaccord a porté sur la maîtrise des pollutions diffuses.

Les agriculteurs vont subir la mise en place de l'écoconditionnalité des aides de la PAC : plans de fumure prévisionnels ; tenue à jour du cahier d'enregistrement des pratiques d'épandage ; respect du plafond annuel de cent soixante-dix kilogrammes d'azote ; maîtrise des effluents d'élevage épandus par hectare de surface d'épandage ; respect des périodes durant lesquelles l'épandage est interdit ; épandage des effluents dans le respect des distances par rapport aux points d'eau ; présence de capacité de stockage suffisante des effluents et d'installations étanches ; enfin, implantation d'une couverture automnale et hivernale sur toutes les parcelles situées en zone d'action complémentaire.

Ce sont là des éléments qu'il nous faut intégrer à notre réflexion. Ce qui est dommage, c'est que la loi sur l'eau et les milieux aquatiques n'accompagne pas les paysans dans l'effort qu'ils devront accomplir pour respecter ces normes imposées par la nouvelle politique agricole commune.

Il nous faudra également réfléchir à la maîtrise des pollutions par les non-agriculteurs, c'est-à-dire l'Office national des forêts, les directions départementales de l'équipement, les élus municipaux, et autres.

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