Tout d'abord, je souhaite vous remercier, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, ainsi que vous, madame et messieurs les rapporteurs, de la qualité de vos analyses.
Je sais l'attachement que vous portez à l'action du Quai d'Orsay et à la parole d'une France forte et respectée dans le monde.
Permettez-moi également de remercier l'ensemble des intervenants de la pertinence de leurs questions. Par avance, je leur demande de m'excuser de toutes les réponses que je ne pourrai pas leur apporter aujourd'hui. Je puis vous assurer, mesdames, messieurs les sénateurs, que je tâcherai par écrit de vous fournir les éléments précis que vous m'avez demandés.
Nous partageons tous, ici, une même ambition : donner à notre pays la place qui lui revient sur la scène internationale pour servir nos intérêts, mais aussi porter plus loin notre vision du respect du droit et de la recherche d'un plus grand dialogue entre les pays et les cultures.
Cette ambition - chacun le comprend - est indissociable des moyens dont dispose notre diplomatie.
Aujourd'hui, la politique étrangère de notre pays, plus particulièrement la mission « Action extérieure de l'État », s'inscrit dans le contexte d'une contrainte budgétaire particulièrement forte.
Cette année encore, nous rendons des emplois et réalisons des économies de fonctionnement. Le ministère des affaires étrangères est donc très engagé dans la réforme de l'État, et je voudrais vous le montrer à travers trois grands axes qui sous-tendent ce budget, à savoir l'amélioration de la cohérence de l'architecture budgétaire, la poursuite des efforts d'économie et la modernisation du ministère.
L'architecture retenue pour ce projet de budget dans le cadre de la LOLF témoigne des efforts accomplis.
D'abord, le budget ne reflète qu'une partie de l'action extérieure de l'État. Votre rapporteur spécial, M. Adrien Gouteyron, ainsi que votre rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères, M. Jean-Guy Branger, l'ont à juste titre souligné dans leurs rapports. En effet, vingt-sept programmes relevant d'autres ministères comprennent des crédits mis en oeuvre à l'étranger.
À court terme, afin de remédier partiellement à cet éclatement, nous avons souhaité mettre en oeuvre la recommandation du préfet Raymond-François Le Bris de réactiver le Comité interministériel des moyens de l'État à l'étranger. Le Premier ministre a annoncé devant les ambassadeurs la prochaine convocation de ce comité.
À plus long terme, nous considérons qu'il ne faudra pas craindre de faire évoluer l'architecture budgétaire et institutionnelle des moyens de l'État à l'étranger.
À cet égard, certains d'entre vous regrettent l'exclusion du périmètre de la mission « Action extérieure de l'État » du réseau financier et commercial avec lequel nous travaillons étroitement dans chaque pays. Dans cette perspective, nous présentons un document de politique transversale, qui vous permettra de disposer d'une vision plus large.
Ensuite, la structure même des deux missions « Action extérieure de l'État » et « Aide publique au développement » sur lesquelles nous travaillons est très certainement perfectible.
Je remarque que le rapporteur spécial de la commission des finances et les rapporteurs pour avis de la commission des affaires étrangères, contrairement au rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles, ne souhaitent pas voir l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger rattachée au programme « Rayonnement culturel et scientifique » au lieu du programme « Français à l'étranger et étrangers en France ».