Sincèrement, pour ma part, je ne le pense pas.
Si des étrangers viennent en France pour se faire soigner, c'est - et le Gouvernement le sait pertinemment - qu'ils n'ont pas les moyens d'être soignés correctement dans leur pays d'origine.
Il n'est pas acceptable, ni humainement ni politiquement, de régler la question du déficit comptable du budget général sur le dos de quelques dizaines de milliers de personnes étrangères qui viennent - bien souvent d'ailleurs contre leur gré, compte tenu de leur situation d'exclusion - se faire soigner en France.
Madame le ministre, monsieur le ministre, croyez-vous que c'est de cette façon que l'on réglera le problème des déficits publics ?
De telles mesures ne font, en réalité, que ternir l'image et le rôle que doit tenir notre pays dans le monde.
Au surplus, elles ne font qu'attiser les réactions les plus populistes en montrant du doigt les quelque 165 000 personnes qui viennent en France pour y être soignées.
Je rappelle que l'octroi de l'aide médicale d'Etat aux étrangers les plus démunis est aussi un objectif de santé publique et de cohésion sociale.
Cette mesure a donc toute sa place dans le présent projet de loi.