Intervention de Jean Arthuis

Réunion du 8 octobre 2008 à 21h30
Crise financière et bancaire — Débat sur une déclaration du gouvernement

Photo de Jean ArthuisJean Arthuis, président de la commission des finances :

Mais les pouvoirs publics, au sens large, ce sont aussi les banques centrales. Ces dernières agissent avec une concertation sans précédent. La mise à la disposition des établissements financiers de 450 milliards de dollars d’ici à la fin de l’année par les principales banques centrales, dont la Banque centrale européenne, annoncée hier, constitue une heureuse initiative. Aujourd’hui, les banques centrales ont indiqué de manière conjointe que les taux de prise en pension seraient abaissés de cinquante points de base, c’est-à-dire de 0, 5 %.

Nous espérons que ces mesures permettront, dans une semaine ou dans quelques mois, un retour de la sérénité. Faisons confiance au Gouvernement et aux autorités européennes pour œuvrer en ce sens.

À plus long terme, il faudra modifier les règles du jeu. Il serait trop simple de faire appel à l’État lorsque les pertes s’accumulent et d’en revenir ensuite à un système dans lequel les « super-bénéfices » vont exclusivement à quelques opérateurs.

Il conviendra certes d’éviter tout amalgame, mais les banquiers auront sans doute beaucoup à se faire pardonner.

Comme l’a indiqué hier Mme Christine Lagarde, à Luxembourg, les nécessaires réformes du système financier devront se faire sous le double sceau de la responsabilité et de la transparence.

Il faudra notamment revoir le statut des agences de notation qui, hier encore, délivraient des messages encourageants sur des produits tellement complexes que les investisseurs ignoraient souvent ce qu’ils achetaient. On achète un lapin dans un sac parce que la notation est bonne… Et celui qui délivre la notation est payé par ceux qui cherchent son appréciation !

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