Nos collègues éprouvent un sentiment de méfiance vis-à-vis de cette exigence de connaissance de la langue française, qui, en fait, est fondée sur le souci de rendre service aux personnes que l'on souhaite accueillir le mieux possible pour leur permettre d'accéder au maximum de liberté dans leur vie quotidienne.
J'évoquerai le souvenir de mes ancêtres de trois générations qui vivaient dans le Massif Central. A l'époque, on ne parlait dans ces zones rurales que le patois, devenu aujourd'hui l'occitan. Les instituteurs de la République ont combattu pour que mes grands-parents acquièrent la pratique de la langue française, ce qui leur a permis d'accéder ensuite à des postes dans la fonction publique. Contrairement à leurs aïeux, ils ont pu sortir de l'enfermement que représentait une langue très locale et profiter de la liberté de partager la vie commune de la République.
Quant aux cadres supérieurs des sociétés multinationales qui voyagent, ils n'ont aucun problème d'intégration. Certes, on pourrait souhaiter qu'ils fassent l'effort de parler notre langue, mais on ne peut exercer sur eux aucune pression ; en outre, ils parlent souvent plusieurs langues.
Pour ces raisons, je ne peux en conscience voter les amendements qui nous sont soumis.